Réflections du Père Didier

Le 22 septembre 2023

Renversante Justice de Dieu : un même salaire pour tous !

      Frères et sœurs, dimanche après dimanche, le Père nous ouvre l'espace de ses bras... Bien sûr, sa justice et son action nous déroutent quelquefois... La logique de Dieu n'est pas celle des hommes: alors que nous sommes épris d'une justice exacte et calculatrice, les textes bibliques de ce 25e dimanche nous révèlent un Dieu dont les pensées sont au-dessus de nos pensées. Il donne son amour sans compter, il invite chacun à entrer dans son Royaume. En ces temps de revendications sociales tous azimuts, cet évangile a de quoi mettre le feu aux poudres. La parabole des ouvriers de la onzième heure pourrait faire «bondir» plus d’un chef d’entreprise. Voici, en effet, une bien curieuse « gestion des ressources humaines »! Quel est donc ce «patron» qui prétend payer autant ceux qui ont été embauchés à la fin de la journée de travail que ceux qui triment depuis l’aube? Voilà de bien curieux conseils financiers qui risquent de mener tout droit au « dépôt de bilan»! Bien entendu, c’est de tout autre chose dont le Christ veut nous parler avec cette parabole. Déjà le prophète Isaïe nous prévient de la part du Seigneur: « Mes pensées ne sont pas vos pensées, mes chemins ne sont pas vos chemins ! » Autrement dit, l’échelle de valeur habituellement utilisée par les hommes n’est pas celle de Dieu pour qui la justice n’est pas qu’affaire de strict équilibrage des plateaux d’une balance. Par cette parabole le Christ veut nous montrer que Dieu, dans sa façon d’agir, n’obéit pas aux règles d’une justice étriquée, mais qu’il n’écoute que sa bonté, ne s’inspire que de sa tendresse. Ce sont elles qui le rendent généreux dans sa miséricorde et souverainement libre dans ses bienfaits.

        Jésus nous rappeler aussi que l’amour doit, dans nos vies, être premier et accordé sans condition, sans calcul. La belle folie de la foi nous invite à laisser nos « valeurs » se faire bousculer, bouleverser par une autre logique, celle du Royaume, celle des Béatitudes, celle de l’amour où «les premiers seront derniers, et les derniers sont les premiers». Et notre tâche de disciple de Christ consiste à ensemencer le monde avec les graines de cette « sainte folie » de l’amour ! « Ce n’est pas chacun pour soi tout seul que nous sommes nés, mais chacun pour tous », disait saint Grégoire de Nazianze. Ouvrons nos cœurs les uns aux autres, et particulièrement à ceux qui viennent d'arriver dans notre communauté paroissiale.

 

Bon début de l'année pastorale 2023-2024.

                                                                                       Rév. P. Didier A. Kaba, Curé

 

Le 8 septembre 2023

Billet du 23e dimanche T.O 

Veiller à la fraternité 

      Après la dispersion de l'été, notre communauté chrétienne retrouve son visage habituel, et nous sommes riches des expériences des uns et des autres. En ce temps de rentrée, la Parole de Dieu nous invite à nous sentir « responsables les uns des autres ». Sur le chemin du Royaume que nous suivons ensemble à la suite de Jésus, nous pouvons nous encourager mutuellement à progresser dans le respect et l'amour.

 

     Le mot d’ordre de ce dimanche est « communauté, fraternité ou solidarité » : on n’est pas chrétien tout seul. Et la parole de Dieu nous prodigue des conseils de vie communautaire. Ainsi, le rôle du prophète (1ère lect.), qui a pour mission de « guetter », de discerner les signes des temps, et de mettre en garde les pécheurs, les aider à se convertir. Puis, l’appel à « l’amour mutuel » que nous lance saint Paul (2ème lect.). Enfin, pour améliorer encore notre vivre-ensemble et l’amener à la perfection évangélique. Jésus enseigne « la correction fraternelle », une pratique à redécouvrir. Il dit aussi l’efficacité de la prière commune. Pour nous conformer à cette volonté du père, nous sommes appelés, encore aujourd’hui, à promouvoir la communion et la bienveillance. En d’autres termes, nous sommes invités à sortir de nos zones de confort pour bâtir la fraternité et veiller sur elle. Telle est notre foi. Laissons nos cœurs ne faire qu'un en Celui qui nous rassemble dans la communion du même Esprit.

Bon dimanche à toutes et tous

                                             P. Didier A. Kaba, Curé

Le 25 août 2023

E-MISSIONNDISCIPLAIRE 

L’unité pour créer le bonheur pastoral.

         L'unité, thème pour notre année pastorale 2023-2024. Ce thème nous montre comment l'Évangile nous unit à notre Père des cieux, à Jésus Christ et les uns aux autres. Nous apprécions la diversité et les différences de chacun mais nous devons rechercher d’abord et avant tout l'unité de la foi.

     Dorénavant, ce thème nous permet de conserve la perspective d’une Église en sortie, de notre responsabilité de disciple-missionnaire et des Béatitudes. Mais il met l’accent sur les mains qui bâtissent le Royaume de Dieu, royaume de justice et de paix. Voilà pourquoi les deux Béatitudes de référence sont celles des « affamés et assoiffés de justice » (Mt 5,6) et des « artisans de paix » ( Mt 5,9). Après avoir vécu une crise sanitaire mondiale et qui a révélé une fois de plus notre vulnérabilité et ébranlé ces certitudes trop souvent erronées et superficielles avec lesquelles nous érigeons nos plans d’actions, nos prédictions, nos projets et nos priorités, voilà que nous connaissons les ravages de guerres (en Ukraine en Afrique), des inondations (aux U.S.A) et des feux de forêt d’une ampleur inégalée aussi tôt en saison brûlent dans tout le Canada. Des centaines de milliers d'hectares ont déjà été ravagés par un grand nombre d’incendies, qui pourraient prendre encore des semaines pour s'éteindre complètement. « Nous ressentons vivement le besoin de reprendre entre nos mains la vie avec ses espoirs, ses rêves et ses efforts », comme le dit le pape François. L’heure n’est pas à la plainte ou à la lamentation, mais à une inflation de générosité et d’action. Le Royaume de Dieu nous appelle à l’engagement et compte sur nos mains, des mains ouvertes et prêtes à se salir pour bâtir nos communautés vivantes et des familles unies, pour construire une maison commune (l’unité pastorale entre les 3 paroisses francophones où « justice et paix s’embrassent » (Ps 84,11). Charte du Royaume, les Béatitudes sont là pour nous aider à nous relever et à reprendre la nouvelle année pastorale lorsque l’espérance chancelle ou semble étrangère à nos vies. Vivant dans la logique exigeante des Béatitudes, nous, disciple-missionnaires traçons des chemins d’espérance. Alors, cette année, pour créer le bonheur, nous avons besoin des mains qui bâtissent un Royaume, une unité pastorale fraternelle autour de notre pasteur…. Tout en assumant la réalité, c’est dans la foi et l’espérance que nous voulons « Marcher ensemble ». Prions les uns pour les autres dans la charité qui nous unit.

P. Didier A. Kaba, Curé

Le 14 juillet 2023

«Voici que le semeur est sorti pour semer »

         Juillet, l’été, les vacances pour nous au Canada, Jésus qui « sort de la maison, au bord du lac », et n’hésite pas à convoquer la nature pour bien se faire comprendre : c’est bien connue « parabole du semeur » (Evangile), pour ainsi dire : la fécondité de la parole de Dieu (1ere lecture). « La bonne nouvelle, c’est que la Parole est en réalité toujours féconde ; il s’agit simplement de ne pas y mettre d’obstacle ! »

        Dans un langage simple et particulièrement suggestif, Jésus raconte l’histoire d’un semeur. À nous, disciples qui avons besoin d’explications, Jésus prend le temps de donner le sens de la parabole. Et pour ses auditeurs d’hier comme pour nous aujourd’hui, ce qui était une simple mise en scène devient une mise en question. On est bien en face d’un semeur surprenant : il ne choisit pas son terrain. Il répand en abondance. Il sème partout. Il sème dans les terres dévastées, calcinées par les guerres, la haine ou la misère ; il sème dans les terres labourées par l’épreuve, la souffrance et la prière ; il sème aussi dans les terres disponibles des enfants et des cœurs purs. Il nous dit par-là que Dieu ne fait pas de différence entre les hommes. Partout où il y a l’homme, Dieu peut semer sa Parole. À l’homme de s’interroger sur le type de terrain qu’il offre. L’attitude du semeur est celle de la gratuité, de la charité et de l’espérance. Jésus nous rappelle que l’espérance ne déçoit pas et nous invite à être des semeurs d’espérance. En même temps, il appelle à se libérer des soucis du monde pour que la semence puisse germer. Le semeur est un homme d’action, un être prévoyant, généreux, ouvert et soucieux de l’avenir. C’est un homme qui œuvre pour que le lendemain soit un jour meilleur. Nous aussi, nous devons semer l’Évangile dans notre monde malgré ce qu’il semble contenir de mauvais. Nous devons semer dans la terre de chaque génération, de chaque culture et laisser à Dieu le soin de contrôler la germination et l’accroissement. Avec cette parabole, la question de l’accueil du Royaume est posée à ceux qui suivent Jésus, comme à nous aujourd’hui. C’est l’invitation à une démarche personnelle. Mais la bonne nouvelle, c’est que la Parole est en réalité toujours féconde ; il s’agit simplement de ne pas y mettre d’obstacle!

                    En vous souhaitant de belles vacances d’été       

  P. Didier A. Kaba, Curé

 

 

Le 30 juin 2023

Billet du 13e dimanche T. O

Appelés à aimer enracinés dans l’amour du Christ

     Frères et sœurs, suivre le Christ est terriblement exigeant. Lui-même indique quelles sont ces exigences: l’aimer plus que tout autre; renoncer à sa propre vie, l’accueillir dans la personne des autres, même et surtout des plus humbles. En ce temps des vacances, le Seigneur nous envoie proclamer son Évangile. Il fait de nous des disciples-missionnaires et nous montre les exigences de notre vocation de baptisés : aimer Dieu et le Christ par-dessus tout et donner notre vie par amour, comme lui. Puissions-nous accueillir son invitation.

     Avec le Livre des Rois, le prophète Élisée est bien accueilli par une femme riche de Sunam (à 80 kms au sud de Jérusalem). Et, dans l'évangile selon Matthieu, Jésus nous dit : «Qui vous accueille, m'accueille.» On sait l'importance de l'hospitalité dans les pays du sud de la Méditerranée. Pour l'évangile, l'accueil est à la fois matériel et spirituel. Il s'agit, très concrètement, de donner à boire, «même un simple verre d'eau fraîche» au passant qui a soif. Il s'agit aussi d'ouvrir notre porte au message de Jésus. On pense à la très belle formule de l'Apocalypse (3/20) : «Voici : Je me tiens à la porte et je frappe. Si quelqu'un entend ma voix et ouvre sa porte, j'entrerai chez lui et je prendrai le repas avec lui, et lui avec moi.»

     Pour Jésus, l'accueil de Dieu en nous est plus essentiel que la présence en notre cœur d'un être cher, quel qu'il soit. En son langage, souvent provocateur, le Christ va jusqu'à dire : «Qui ne hait pas son père ou sa mère, n'est pas digne de moi.» La traduction, plus supportable, dit : «Qui aime ses parents plus que moi ...» Il ne s'agit pas, comme jadis, de mettre à distance père et mère pour être un bon moine, une bonne religieuse. Il s'agirait plutôt aujourd'hui de ne pas se laisser enfoncer dans le cocon familial.

     Donc, vivre l’Évangile change tout dans la vie de celui qui choisit le Christ pour maître et pour ami. Vivre l’Évangile, c’est donner à notre vie la source où puiser ce dont nous avons besoin pour être Visage du Christ pour nos frères. C’est donner à notre vie d’être le lieu même de l’incarnation de Dieu au cœur de ce monde. C’est donner à notre vie d’être don, car notre vie tire toute sa valeur et sa grandeur de notre capacité à la donner, et à la perdre, à la manière du Christ lui-même.

Profitez bien de vos vacances

                                                                                                 P. Didier A. Kaba, Curé

Le 16 juin 2023

La confiance dans le Cœur du Christ et le Cœur immaculé de Marie

 Le 16 et le 17 juin, l’église universelle célèbre respectivement le Sacré-Cœur de Jésus et le cœur immaculé de la Bienheureuse Vierge Marie, la mère de Jésus et notre mère. Dans son message, le pape François nous invite à regarder avec confiance le Sacré-Cœur de Jésus et à répéter souvent, surtout durant ce mois de juin: « Jésus doux et humble de cœur, transforme nos cœurs et apprends-nous à aimer Dieu et le prochain avec générosité », mais aussi, de nous confier au Cœur immaculé de Marie, comme le symbole de sa personne, de sa foi, de sa confiance et de l’accueil du Christ, de sa pureté en tant qu’Immaculée-Conception.

Être  chrétien ou chrétienne,  c’est  vivre  au  rythme  d’un  cœur  à  Cœur,  c’est  être  pris  tout  entier,  par  le  don  de  l’Esprit,  dans  la dynamique de cet Amour de Dieu qui nous a aimés le premier et qui attend en retour une réponse d’amour, l’offrande libre et généreuse de toute notre vie.

 C’est dans ce sens que, le Cœur transpercé du Christ sur la Croix, d’où jaillirent l’Eau et le Sang (Jn 19,34), est réellement la manifestation suprême de l’amour que Dieu nous porte, la source du salut : « lorsque le côté du Christ fut ouvert, ce sont les portes du ciel qui nous ont été ouvertes », dit saint Augustin1. En Orient comme en Occident, les Pères de l’Église voient dans l’Eau et le Sang, sortis du côté du Christ, la grâce du Baptême (l’Eau) et le sacrement  de  l’Eucharistie  (le  Sang).  Ils  contemplent  dans cet événement la naissance de l’Église à travers le don des sacrements (1 Jn 5,6-8). Ainsi se réalise la promesse de Jésus de répandre les fleuves d’eau vive de l’Esprit à partir de la source de son Cœur (Jn 7,37-39). Par le côté transpercé de Jésus  sont  communiqués  la  Miséricorde  et  l’Amour  du  Père  (1 Jn 4,8.16). Sur notre route de disciples du Christ, nous avons besoin de haltes pour refaire nos forces. Le chemin n'est pas facile, nos convictions peuvent être mises à rude épreuve. En ce Dimanche, Jésus, voyant les foules, eut pitié d'elles, parce qu'elles étaient comme des brebis sans berger. Nous sommes cette foule; cette fatigue, cette angoisse, ce sont les nôtres, et celles de nombreuses personnes dans le monde entier. Accueillons le berger qui vient nous sauver, nous et nos frères. A sa suite, proclamons: le Royaume des cieux est déjà là.

  Bon dimanche à toutes et à tous !

P. Didier A. Kaba, Curé

Le 6 mai 2023

Vivre ensemble notre mission de baptisés

Nous, pierres Vivantes !

     Frères et Sœurs, après trois dimanches qui brossaient des portraits du Ressuscité (2e, 3e et 4e), voici trois dimanches (5e, 6e et 7e) des adieux, avec chaque fois la même phrase au début de l’évangile : « A l’heure où Jésus passait de ce monde à son Père… ». Le Christ nous donne ses ultimes recommandations, nous révèle le mystère de sa personne et de ses relations intimes avec Dieu. Si bien que pour aller au Père, il faut nécessairement passer par lui. C’est qu’il est lui, et lui seul, le Chemin, la Vérité et la Vie.

     Si c’est Jésus qui se nomme lui-même le chemin, les abords doivent rester dégagés. C’est un chemin difficile, souvent rocailleux, mais ouvert à tous, à chaque instant, sans autre condition préalable que l’esprit des béatitudes. « Qui m’a vu a vu le père », mais nous ne pouvons voir Jésus aujourd’hui que sous les traits de nos frères et nos sœurs. Qui oserait revendiquer l’exclusivité d’un tel regard sur les autres? Il est chemin parce qu'il est Vérité et Vie. Quand on est en route ensemble, la vérité se dévoile et la vie surgit en surabondance. « Je-suis-vérité », dit-Jésus. Oui, seul Dieu peut le dire dans la transparence de l'infini. Il est vérité car il est Parole, tout-Parole, et non toutes paroles. Vérité comme la vraie lumière, le vrai pain de la Vie. Jésus est vérité car il est pur amour; car seul l'être par amour est vraiment présent. Alors Frères et sœurs, accueillons la vérité sur Dieu et sur nous-mêmes, afin que croissent en nous les fruits du salut. « Seigneur, soit sur nous comme notre espoir est en toi ! » (Ps.32)

    Uni dans la prière et dans la Mission de baptisés et Bon dimanche

                                                    P. Didier Kaba, pte-Curé

 

Le 21 avril 2023

Vivre ensemble notre mission de baptisés

 « Sur nos chemins, le Christ nous rejoint… »

De dimanche en dimanche nous célébrons la Pâque du Seigneur, et tout au long de notre vie nous parcourons la route d'Emmaüs, celle qui va de la désespérance ou du découragement à l'affirmation pleine de joie: Christ est ressuscité! Aujourd'hui encore il chemine avec nous! Aujourd'hui encore le Ressuscité nous partage sa Parole et son Pain. Et dans toutes eucharisties, il fait de nous ses témoins. Il nous rassemble, il nous rejoint, il nous enverra annoncer à nos frères la Bonne Nouvelle.

Chose étonnante: à chaque apparition du Ressuscité, les disciples doivent passer par un acte de foi, comme Thomas (2e dimanche de Pâques). La Résurrection n'est donc pas une évidence! Jésus est tellement « autre », même s'il nous appelle par notre prénom, même s'il rejoint les pêcheurs sur le bord du lac ou encore sur le chemin d'Emmaüs (3e dimanche de Pâques).

Il suffit d’écouter les informations données par la télévision chaque jour, pour tirer cette conclusion: notre monde est en crise. En tous pays, se produisent des violences, des corruptions, de graves négligences ou des indifférences inhumaines. Aucun milieu ne paraît échapper à ce tohu-bohu. Face à ces informations si déprimantes, soulignant toujours ce qui va mal, comment échapper à la désespérance ? Chacun est, pour ainsi dire, conduit au refus de l’espoir. Notre situation est celle ressentie par les deux disciples d’Emmaüs dans l’après-midi de Pâques. Et leur désespoir apparaît bien justifié : la mort de leur Maître (Jésus) les ramène tristes et penauds à leurs villages. Rien ne peut les réconforter…Rien, sauf Celui qui s’est levé du tombeau, le vainqueur de la mort, le Christ ressuscité. Comment passer de la certitude de la défaite à la certitude de la victoire ? Il a fallu aux disciples – il nous faut aujourd’hui – écouter la Parole, l’entente dans nos cœurs, qui en deviendront brûlants. Il a fallu aux disciples – il nous faut aujourd’hui – constater dans le partage du pain de vie (la Sainte Communion) la présence eucharistique de Jésus. Certes, Dieu partage sa vie. Nous ne sommes plus dans un monde de mort. La résurrection du Fils est la nôtre. « Joie, joie, pleurs de joie ! » (Pascal)

                                          P. Didier A. Kaba, Curé

 

Le 6 avril 2023

LE SAINT JOUR DE PÂQUES

Bonjour et bienvenue à vous tous qui venez célébrer la plus belle, la plus grande nouvelle de l’histoire : La vie a vaincu la mort ! Chaque jour nous sommes les témoins de tant de violences, d’injustice, et de souffrances… Mais au cœur de tout cela, si nous sommes attentifs, sans tapage, discrètement, des femmes et des hommes luttent pour donner la vie et faire disparaître le mal. Par leur engagement au service des plus vulnérables, ils sont germes de résurrection.

De même lorsque nous communions  au corps et au sang du Christ nous voulons communier à sa résurrection.

Il est vraiment ressuscité, alléluia !" Alors, nous sommes invités à la joie, la joie de la Résurrection de Jésus. La joie de Jésus dépasse tout ce que l'on peut imaginer... Une joie d'enfant, une joie d'homme, une joie humble, lumineuse. Une joie qu'il veut nous partager...

             Je vous souhaite tout l'amour que seule Pâques peut apporter. Passez une joyeuse fête !                                       

  P. Didier K. Curé

Le 10 mars 2023

Billet du 3e dimanche du Carême - A:

Jésus est la source d’eau vive : la meilleure Eau

Bien-aimé(es) sur notre route vers Pâques, voici notre troisième halte qui nous amène au puits de la rencontre avec la Samaritaine, où nous sommes attendus... Le chemin est encore long et ce dimanche, Jésus se présente à nous en proie à la fatigue, à la faim, à la soif. Solidaire de nos souffrances et de nos attentes, il nous introduit dans le mystère du salut. Par le don de l'eau vive, il nous rappelle notre baptême et nous invite à laisser Dieu nous faire revivre.

En ce temps de Carême, nos offrandes contribuent à faire grandir la solidarité. Très concrètement, des puits seront construits, des programmes d’irrigation soutenus. Mais, au travers des « œuvres de Carême » auxquelles nous aurons participé, quelle sera notre conversion ? Avons-nous pris la mesure de la conversion que Jésus opère et à laquelle il nous invite ? Sous le soleil brûlant, la soif est grande pour tous mais, alors que le peuple défie son Dieu et le met à l’épreuve, Jésus demande humblement à boire à une femme qui vient puiser pour elle-même et pour ses proches. Le peuple était dans la défiance, Jésus enseigne la confiance. « Donne-moi à boire » : ce n’est plus un défi, c’est une invitation à entrer dans une relation qui bouleverse l’ordre des choses. Celui qui demande à boire sera source ; celle dont tout Juif se méfie deviendra vectrice de confiance pour les autres. Entrer dans la confiance à la manière de Jésus sur les chemins de Samarie, c’est croire que la foi et la charité s’interpellent. Ensemble, elles nous disposent à tout recevoir de l’autre, même de celui qui a soif et dont on n’attendait rien, afin que l’action solidaire se mue en fraternité. 

Excellent temps de Carême à toutes et à tous

                                                                       Didier A. Kaba, Curé

Le 24 février 2023

1er dimanche du Carême

Vivre ensemble la marche vers Pâques :

 La Parole, comme pain dans le désert

 

Chers frères et sœurs, voici revenu le temps du carême 2023, un temps de conversion, quarante jours de retournement vers l’intérieur de soi pour laisser résonner cette voix intérieure du Père. Le Carême débute le Mercredi des Cendres et se conclut le Jeudi Saint, jour qui marque également le début de Pâques. À l’occasion du Mercredi des Cendres, les rameaux bénis le Dimanche des Rameaux de l’année précédente sont brûlés et les prêtres marquent les fronts des fidèles avec les cendres ainsi obtenues, en accompagnant le geste d’une exhortation à la Foi et à la conversion.

En ce premier dimanche de carême, l’Eglise nous met en garde contre les tentations. Non pas des tentations comme celles apprises dans notre enfance, mais des tentations qui portent sur la vie de notre monde. Bien sûr, si nul d’entre nous n’a à reconnaître qu’il est responsable des malheurs de ce monde, nul d’entre nous non plus ne peut dire qu’il n’y est pour rien. Ne fût-ce que par le silence, si souvent complice. Déjà le récit de la création, dans le livre de la Genèse, nous invite à tenir compte des autres. Or, quelle est grande la tentation de nous mettre, nous les Canadiens, au centre du monde et d’oublier nos sœurs et frères d’autres cieux, comme d’oublier nos proches! Commençons notre célébration de ce début du carême en reconnaissant ce peu d’attention aux autres. « Revenez à moi de tout votre cœur!» La parole du prophète Joël (mercredi des Cendres) est forte. Elle résonne comme une nécessité et nous invite à nous mettre en marche, coûte que coûte, vers le Seigneur. La liturgie du mercredi des Cendres ne nous laisse pas sans balises pour la route à la Résurrection du Seigneur. Il y a bien sûr, le geste des cendres qui nous rappelait que nous prenons la route vers Pâques, et que nous ne la prenons pas seuls! Il y a aussi l’invitation à l’aumône, à la prière, et au jeûne. Autant de repères pour vivre la traversée du désert et le face-à-face avec Dieu!

 

Excellent temps de Carême et bonne route vers la Sainte Pâques !   

P. Didier A. Kaba, Curé

 

 

Le 27 janvier 2023

Il y a trente-et-un ans, saint Jean-Paul II (en 1992) institua la Journée Mondiale du Malade pour sensibiliser le peuple de Dieu, les institutions sanitaires catholiques et la société civile à l’attention envers les malades et envers tous ceux qui prennent soin d’eux. Nous sommes reconnaissants envers le Seigneur pour le chemin parcouru au cours de ces années dans nos Communautés. Le témoin suprême de l’amour miséricordieux du Père envers les malades est son Fils unique. Combien de fois les Évangiles nous rapportent-ils les rencontres de Jésus avec des personnes frappées par différentes maladies. Un penseur du XXème siècle nous suggère une raison : « La douleur isole d’une manière absolue et c’est de cet isolement absolu que naît l’appel à l’autre, l’invocation à l’autre ». Quand une personne, dans sa propre chair, fait l’expérience de la fragilité et de la souffrance à cause de la maladie, son cœur devient lourd, la peur s’accroît. Dans Jn. 2,1-11, Jésus vient nous accompagner dans l’acceptation de la réalité de nos limites. À Cana, il propose la thérapie de sa présence. Il est incroyablement beau ce Jésus qui agit avec compassion à la demande de sa mère qui observe le manque de vin: « tout ce qu’il vous dira, faites-le (Jn 2, 5) », et pousse Jésus à la compassion. Aujourd'hui, cette journée, consacrée aux malades, éveille, réveille à l’urgence de prendre son temps, de s’arrêter, de se faire tendresse de Dieu auprès de nos malades. Chaque malade dans nos communautés, si handicapé soit-il, a un don à partager avec chacun de nous.  Chaque malade est et reste toujours un être humain, et doit être traité comme tel. Auprès d’eux, il y a plus beau que de rêver d’une santé meilleure, c’est de les accompagner, par notre présence et écoute, à vivre en harmonie avec leur situation ; à vivre avec sérénité et grande paix intérieure ce qui leur arrive.  Leur souffrance. Cette  visite à Cana nous ouvre sur la plus grande des révélations de l’histoire : le sans-logis, l’ainé dans une Résidence, le malade d'être aimé, c’est Jésus. Faisons nôtre l’attitude de Marie et présentons avec confiance à Jésus tous ces impotents qui longent nos Résidences et nos hôpitaux. Que Dieu vous bénisse !

R. P. Didier A. Kaba, Curé

 

Le 16 janvier 2023

Billet du 2e dimanche du temps Ordinaire A

C’est lui le Fils de Dieu.

Le temps de Noël conclu, nous voici à l’aube du temps Ordinaire. Le baptême du Seigneur, qui coïncide avec le début de cette période liturgique, fut célébré cette année un jour de semaine (Lundi, 9 janvier). Toutefois, le baptême du Seigneur constitue l’arrière-fond de ce passage évangélique dans lequel Jean le Baptiste révèle l’identité de Jésus.

Dans l’Évangile de ce dimanche, nous entendrons Jean-Baptiste témoigner de sa grandeur : « avant moi, il était ». « Avant moi, il était »… avant chacun de nous, avant l’Église… et pourtant le Christ est proche de nous, il est avec nous. Son désir est de nous entraîner à sa suite vers le Père. Au cœur de la semaine de prière pour l’unité des chrétiens, laissons-le nous préparer à écouter la Parole de Dieu, et à vivre pleinement notre vie chrétienne. A nous de redécouvrir le Messie de Dieu.

Que la grâce et la paix soient avec vous, de la part de Dieu notre Père et de Jésus Christ, le Seigneur!

Bon dimanche et bon cheminement dans la foi.

Rév. P. Didier A. Kaba,

Curé

Le 2 décembre 2022

Le 24 juin 2022

Billet du 13° dimanche : Je te suivrai, mais … 

En ce début de vacances estivales, nos bagages sont peut-être déjà prêts pour le voyage. Et comme chaque année, sans doute, nous nous encombrerons de choses inutiles et de bagages superflus. En ce dimanche, Jésus nous rappelle l'essentiel: aller au large pour annoncer le Royaume, à mains nues, avec un cœur libéré. Qu'il nous aide à regarder vers demain et à avancer vers l'avenir, libres de toute attache...

  Notre première lecture en est riche… Ce célèbre épisode du Livre des Rois raconte la succession (au neuvième siècle avant Jésus Christ) entre deux grands prophètes : Élie et Élisée. Au travers de ce récit, la Tradition voit un modèle pour toute vocation chrétienne. Le vieil Élie trouve Élisée « en train de labourer » : c’est au cœur de la vie la plus quotidienne que Dieu nous rejoint pour nous appeler à le suivre... Le texte précise (ce n’est pas un hasard !) qu’Élisée termine le « douzième arpent » de son champ. Dans le langage biblique, le chiffre douze est signe d’accomplissement : au moment où il entend l’appel, Élisée a accompli le premier versant de sa vie. Il pourrait s’installer dans le contentement du « devoir accompli » mais Dieu l’invite à s’engager sans attendre dans un nouveau « champ ». Le voilà libre d’endosser le manteau d’Élie, c’est-à-dire de s’en faire l’héritier. Plus tard, saint Paul reprendra l’image du manteau lorsqu’il dira qu’être « baptisé en Christ », c’est « revêtir le Christ ». Juillet qui s’ouvre, temps favorable pour s’interroger.

  Dans le quotidien de nos jours, comment puissions-nous mieux laisser résonner l’appel du Seigneur? À quel « champ » nouveau, à quelle liberté nouvelle, nous invite-t-il? Que nous faut-il « brûler » pour mieux le suivre et nous vêtir de son «manteau » d’Évangile? Laisser, dans la prière de chaque jour et dans nos eucharisties, le Christ nous murmurer une réponse… L’entendre nous dire : « Celui qui met la main à la charrue et regarde en arrière n’est pas fait pour le Royaume ». Croire, avec lui, que la fidélité qui plaît à Dieu, c’est la fidélité à l’avenir!

Bon dimanche Chers Paroissien(nes), de bonnes vacances et prier pour moi…

                                               P. Didier Kaba, Curé

 

Le 17 juin 2022

Fête du Corps et du Sang du Christ

En offrant son Corps et son Sang sur la croix, Jésus nous réunit et nous donne de devenir nous-mêmes une cellule de son corps livré et de son sang répandu : « Faites cela en mémoire de moi! » LE RÉCIT DE LA MULTIPLICATION DES PAINS nous donne à contempler l’amour de Dieu qui, dans le Christ, se rend proche des hommes et compatit à leur faiblesse. De fait, en présence des foules qui le suivent, Jésus ne se contente pas de « faire avec » ; mais il les accueille, leur parle du Royaume, les guérit, les nourrit. Voilà qui, en cette solennité du Corps et du Sang du Christ, peut revivifier notre approche de l’eucharistie comme sacrement de la miséricorde et de la compassion de Dieu à notre égard.

Oui, Jésus se donne, jour après jour, pour nous manifester sa tendresse et sa présence, pour reprendre une expression chère au pape François. Oui, c’est la tendresse de Dieu qui est présente dans le Corps et le Sang de son Fils. Cette tendresse guérit et apaise. Comme les mains des soignants expriment des soins, comme les gestes de tendresse expriment l’amour, le pain et le vin sont signes de sa présence réelle. Devant l’amour, nous voulons fêter tous les pères et grands-pères. Il n'est pas étonnant que nous veillons les remercier particulièrement en cette journée. Tous nos vœux les plus chaleureux pour leur fête. S’il y a un amour fraternel ou paternel partagé dans l’Eucharistie, cela nous conduit aux attitudes priantes vers un vrai partage qui va jusqu’à la communion ! Celle-ci n’est pas seulement la réception du pain consacré, elle nous envoie en mission, dans la communauté chrétienne et bien au-delà avec ces paroles « Allez… dans la paix du Christ.» Allez répandre par votre vie la Vie que vous avez reçue et partagée. L’Eucharistie n’est pas que célébration, elle est vie profonde et agissante.

 Bon Dimanche à toutes et tous !

 Bonne et heureuse fête à tous les pères

  Père Didier Kaba, Curé

Le 10 juin 2022

Billet de la Sainte Trinité (tri-unité) :

 L’Amour d’un Dieu en trois Personnes

  Aux questions qu’on peut se poser, si les chrétiens croient réellement en un seul Dieu ? Pourquoi cette affirmation que Dieu est à la fois Père, Fils et Saint Esprit ? Quel est le sens de pareille certitude que Dieu est UN en TROIS (Trine) et TROIS en UN ? Un Dieu en trois personnes, de même nature mais distinctes l’une de l’autre, ce n’est pas facile à comprendre. Trois est universellement un nombre fondamental. Il exprime un ordre en Dieu, dans le cosmos ou dans l’homme. Il synthétise la tri-unité de l’être vivant, c’est-à-dire le mystère d'un seul Dieu en trois personnes, le Père, le Fils et le Saint-Esprit.

Le mystère de la Sainte Trinité, un seul Dieu en trois personnes, est un concept qui s’est développé dans la tradition de l’Église pendant des siècles en s’inspirant  de la Bible. Dans le Nouveau Testament, le mot Trinité ne figure nulle part. Jésus nous révèle Un Dieu comme Père, son Père est notre Père. Jésus nous promet que l’Esprit viendra nous animer et nous faire vivre toute la vérité : « Quand il viendra, lui, l'Esprit de vérité, il vous guidera vers la vérité tout entière.» Cela a donné, après mûre réflexion, la Sainte Trinité. Rien ne pourra les séparer de son amour.

De fait, ce mystère n’est pas opaque, l’Esprit nous donne de le sonder. Ce mystère est vie, l’Esprit nous offre d’y goûter. Il gémit au fond de notre cœur et nous révèle le Père (Ga 4, 6). Il affermit notre foi et nous découvre Jésus Christ, le Seigneur (1 Co 12, 3). La Trinité et l’Église sont unies dans l’amour. C’est pourquoi l’on peut dire de l’Église ce que saint Jean disait de Dieu : l’Église est amour et l’amour est l’Église. Il n’y a pas de séparation entre Dieu et son Église même si ces deux réalités sont distinctes. L’Église appartient à la communion du Père, du Fils et de l’Esprit. En elle, la Trinité a mis tout son amour. Et nous, ses enfants, nous sommes appelés à vivre de cet amour trinitaire, de plus en plus intensément. Car c’est en laissant se déployer en nous l’amour du Père, du Fils et de l’Esprit Saint, que nous contribuons à l’épanouissement attendu et espéré de l’Église du Christ. Donc, être chrétien c'est vivre sa propre vie à chaque instant comme une naissance, c'est vivre cette relation à trois que nous a enseigné Jésus.

 

Bonne fête de la Sainte Trinité à tous et dans vos Familles

                                                                             P. Didier K., Curé

Le 3 juin 2022

Billet de la Pentecôte

Viens, Esprit Saint!

  La Pentecôte marque l’achèvement de Pâques! Aujourd’hui la promesse de Jésus s’accomplit: ils sont tous remplis de l’Esprit Saint, ils se mettent à parler en d’autres langues! Le temps pascal, le temps de Jésus Ressuscité va se terminer. Dieu ne quittera pas la terre où a vécu le Fils. Son esprit sera avec nous, les baptisés, avec son Église, avec tout homme qui consent à sa présence. Présence de vie : « L’Esprit est votre vie », dit l’apôtre Paul. Présence de liberté : « l’Esprit ne fait pas de vous des esclaves… » Présence d’intériorité qui nous fait prier le Père.

Souffle et feu, l'Esprit s'empare de vies d'hommes pour en faire des apôtres, des passionnés de l'annonce de la Bonne Nouvelle, des témoins fidèles du Christ, jusque dans le don d'eux-mêmes et parfois au risque de leurs vies. D'une poignée d'hommes emmurés dans leur peur et cloîtrés dans leur cénacle fermé, l'Esprit fait d'infatigables témoins, des prédicateurs enthousiastes, des ambassadeurs de la loi d'amour. L'Esprit donne aux disciples de relire et de comprendre ce qu'ils ont vu, vécu et entendu, ce qu'ils ont reçu au long de leur compagnonnage avec leur Maître et Seigneur. Le temps de la relecture donne sens et force à la mission qui devient la leur. Du huis clos où étaient enfermés les Apôtres, l'Église prend la mer, entrainant dans son sillage toute l'humanité sauvée par la mort et la résurrection du Christ. C'est ce même Esprit qui construit aujourd'hui encore nos communautés, qui les anime, qui fait de nous des fils et qui nous pousse à nous tourner vers le Père. Comme au premier jour de l'Église, le feu de Dieu embrase nos cœurs et la Bonne Nouvelle du Ressuscité devient incandescence au cœur de celles et ceux qui veulent bien l'accueillir. « Tous ceux qui se laissent conduire par l'Esprit de Dieu, ceux-là sont fils de Dieu. » Prions donc l’Esprit pour qu’il nous donne la lumière de la connaissance et nous embrase du feu de son amour.

 Bonne Fête de la Pentecôte : Que le Feu de l'Esprit Saint 2022 Soit en chacun de vous….

                                                       

P. Didier A. Kaba, Curé

Le 27 mai 2022

                  L’ASCENSION DE NOTRE SEIGNEUR JESUS CHRIST                             

Frères et sœurs, nous fêtons l'ascension du Seigneur. Le Christ est auprès du Père… Nous ne voyons plus son visage et cette fête de l'Ascension a un goût d'absence. Désormais, il n’est plus visible sur la terre, mais il reste présent « tous les jours, jusqu’à la fin du monde»;  il demeure avec nous jusqu'à la fin des temps, et cette fête est celle d'une nouvelle présence. Aimons le Seigneur dans tout le paradoxe de son mystère. II est infiniment heureux, réjouissons-nous avec lui.

Cette joie devient plus grande encore quand on considère les promesses qui accompagnent son retour auprès de son Père. Elles sont au nombre de trois. La première réconforte les Apôtres. Le Maître parti, ils ne seront pas abandonnés face à l’immense tâche qui les attend mais « revêtus d’une force venue d’en haut », l’Esprit Saint. Tel sera l’habit de service, la tenue de combat, qui fera d’eux des « témoins » du Christ depuis Jérusalem « jusqu’aux extrémités de la terre ». Voici donc l’objet de la deuxième annonce : dans l’Esprit Saint, chaque Apôtre sera effectivement un témoin de l’Évangile. La dernière promesse trace une ligne d’horizon à l’Église tout entière : « Jésus reviendra de la même manière que vous l’avez vu s’en aller vers le ciel ». Elle est bonne nouvelle. L’Église retrouvera son Seigneur, l’Époux son Épouse.

Nous ne vivons plus à l’époque des apôtres. Comme eux, cependant, nous sommes appelés à vivre le temps de la promesse, c’est-à-dire le temps de la foi, le temps de l’évangélisation qui se poursuit dans la certitude que l’Esprit Saint n’abandonnera pas ceux et celles qui ont revêtu le Christ. Alléluia ! Apprenons de lui la compassion, la miséricorde...

Bonne fête de l'Ascension à toutes et tous

P. Didier A. Kaba, Curé

Le 20 mai 2022

C’est ma paix que je vous donne

Ne peut-on pas souvent juger quelqu’un sur sa manière d’accueillir: sa poignée de main, son regard, son sourire. Dans la communication avec l’autre, notre être s’ouvre et fait apparaître ce que nous sommes au dedans: nos possibilités et nos limites, nos ouvertures et nos refus, notre aptitude ou notre incapacité à comprendre l’autre et à l’accepter différent.

L’Évangile de ce dimanche nous parle de Dieu comme d’un ami qui frappe à notre porte : à chacun de nous, à son Église, et au monde. « C’est la paix que je vous donne… » (Evangile). Y pensons-nous suffisamment ? Savons-nous accueillir cette paix ? En Église, par exemple, lorsqu’il s’agit d’arbitrer des conflits ou de réfléchir à des questions de fond…  Dès l’origine, l’Église a eu à se réunir en « concile » pour résoudre telle ou telle question pastorale (1ère lecture). La paix, savons-nous la demander ensemble, prier ? (psaume).  A l’approche de la Pentecôte, demandons l’Esprit de paix et de joie promis par Jésus

 Bon Dimanche à toutes et tous!

P. Didier Kaba, Curé

Le 13 mai 2022

Billet du 5e dimanche de Pâques

 Avec Jésus, transformons notre monde : un idéal à poursuivre.

  Comment reconnaître que nous sommes de véritables disciples du Christ ? Voilà comment répond l’évangile: « Ce qui montrera à tous les hommes que vous êtes mes disciples, c’est l’amour que vous aurez les uns pour les autres. » Oui, il faut le dire et le chanter, « la bonté du Seigneur est pour tous » (psaume), il faut faire connaître le salut qu’il apporte en Jésus. Par sa Résurrection, le Seigneur fait « toutes choses nouvelles » (2ème lecture), et ce monde nouveau advient déjà chaque fois que ses disciples savent aimer leurs frères et sœurs comme lui-même nous a aimés (Évangile). Pour l’annonce de l’Évangile, pour la croissance du Royaume chez les hommes : aimer, il suffit d’aimer et aimer sans mesure. Laissons venir sur nous son souffle d'Amour.

 Bon Dimanche à toutes et tous !

                                                          P. Didier K, Curé

 

Le 29 avril 2022

Billet du 3e dimanche de Pâques

Le Seigneur vient au cœur du quotidien

  Chers frères, Chères Sœurs, l’Évangile met ce 3e dimanche en scène une singulière aventure des disciples sur le lac de Tibériade une rencontre de Jésus ressuscité et une pêche miraculeuse, après une nuit infructueuse. Pierre et ses compagnons reprennent leur barque et ils reprennent le large. Au sortir de la nuit, au petit matin, alors qu'ils reviennent bredouilles de la pêche, un inconnu les interpelle depuis le rivage. Il s'intéresse à eux, à leur besoin, à leur faim. « Avez-vous un peu de poisson?» Et l'inconnu se mêle de leur vie et de leur métier. «Jetez le filet à droite ! » II en faut une dose de confiance pour jeter une fois de plus le filet. L'inconnu les appelle à une disponibilité physique, et par là même à une réelle disponibilité intérieure. C'est au cœur même de leur vie, en exerçant leur métier, que Pierre et ses compagnons font l'expérience spirituelle de la puissance du Christ qui les saisit et qui rend leur pêche fructueuse. L'avenir s'ouvre grand : « C'est le Seigneur !» s'écrit Pierre avant de se jeter à l'eau.

Le même Christ est là sur nos rivages. Il vient à notre rencontre. Mais trop souvent, nous ne savons pas que c'est lui. Il vient nous pardonner et nous faire renaître à la confiance. C'est cette confiance qui nous permet de repartir pour une vie renouvelée. Ce n'est plus du poisson grillé et du pain qu'il nous offre pour raviver nos forces, mais son Corps et son Sang. Dans l'Eucharistie, il nous confirme dans la foi et dans son amour. Il vient à nous pour nous réconforter afin que nous puissions continuer notre route et remplir notre mission. Alors, arrêtons de gémir sur nos difficultés et celles de l’Église. Comme Pierre, n’hésitons pas à nous jeter dans l’eau pour aller à la rencontre de Jésus. Le ressuscité se donne à reconnaître jour après jour, les sacrements vécus et partagés sont autant de moments où Jésus se donne. Puissions-nous sortir de la messe (de l’eucharistie) en disant : « C’est le Seigneur », et en vivant de lui tout au long de la semaine et de notre vie…

Un très bon dimanche à toutes et tous !

                                                   P. Didier A. Kaba, Curé

Le 22 avril 2022

Dimanche de la Divine Miséricorde

Avec lui, transformer le monde…! 

Frères et sœurs, c'est aujourd'hui le huitième jour de Pâques... Car Pâques n'est pas seulement la fête d'un jour, c'est un temps qui dure: le temps où la résurrection de Jésus doit devenir notre résurrection. Ce deuxième dimanche de Pâques est pour nous celui de la divine miséricorde.

Avec l’Évangile, nous sommes plus que jamais dans la miséricorde de Jésus. En ce premier jour de la semaine, il faisait nuit. La maison était fermée. Les portes verrouillées. La peur avait recroquevillé les disciples sur eux-mêmes. La crucifixion de Jésus, la débandade collective, les remords, la culpabilité sans doute, marquaient les cœurs et les esprits. Rien ne semble devoir mettre un terme à cet enfermement, pas même le témoignage de Marie Madeleine. Et voici qu'au cœur de cette détresse résonne un message de paix. Le Crucifié vient visiter les siens : la paix soit avec vous! Les cœurs s'emballent. La joie explose. Et pour cause: celui que les disciples avaient abandonné leur a gardé son amitié. Il n'est pas mort, il est vivant. Tout est pardonne. Bien plus ! Le Ressuscité leur donne son Esprit, pour la mission, pour poursuivre son œuvre de réconciliation. Huit jours plus tard, le Christ se manifeste Je nouveau à ses Apôtres : la paix soit avec vous. Thomas reconnait le Seigneur. Celui-ci lui adresse, cette béatitude: heureux ceux qui croient sans avoir vu. Nous aussi, nous sommes tenaillés par des angoisses, paralysés par des peurs, nous aussi, nous sommes touchés par le Ressuscité. Il poursuit son œuvre de libération et nous apporte sa paix. Non pas une paix superficielle, mais une paix fondée sur la foi, cet antidote à la peur. Le Christ sait, Lui qui a crié son abandon sur la croix, combien, entre la pesanteur et la grâce, l’espérance et la désespérance, notre cœur est tiraillé, déchiré. «Chacun porte en soi le trésor de sa sérénité intérieure ou de son découragement » disait Plutarque. Face à la « blessure de vivre », souvent notre cœur se verrouille, se referme. Et voici que le Ressuscité vient forcer la porte de notre cœur et y faire lever le grand vent de la paix intérieure ! En ce dimanche de la Miséricorde, laissons-nous modeler par la grâce de l’amour.

Bon dimanche de la Miséricorde et Restez en sécurité.

                                                                         Rév. Père Didier A. Kaba, Curé

 

Le 14 avril 2022

Pâques dans notre Paroisse, Pâques dans nos maisons.

  "Le Christ est ressuscité; il est vraiment ressuscité!” 

Frères et Sœurs, Nous voilà à Pâques. Jésus a été ressuscité. Le tombeau est vide. Le récit de la visite de Marie-Madeleine, Simon-Pierre et Jean au tombeau vide culmine avec l'entrée de Jean, le disciple que Jésus aimait: « Il vit et il crut! »  Qu’il est vraiment ressuscité!

C'est ce cri du matin de Pâques, il y a plus de deux mille ans, lorsque les disciples trouvent le tombeau vide. Et c'est le cri qui a jailli au cœur de cette nuit, alors que nous étions rassemblés pour célébrer le Christ lumière. Il fait "encore sombre" lorsque, de bon matin, Marie-Madeleine se rend au tombeau. C’est encore la nuit sur terre et surtout dans son cœur. Elle ne sait pas encore, Marie Madeleine, que, dans le terrible combat engagé depuis le Vendredi saint, entre l’obscurité et la clarté, entre la mort et la vie, c’est la lumière, c’est le souffle bienheureux de la Résurrection qui ont remporté la victoire.

Comme disait un auteur moderne, « la résurrection n’est donc pas de l’ordre de l’extraordinaire et du fantastique qui nous feraient penser à la science-fiction. La résurrection, c’est porter son regard étonné sur le tombeau vide. Elle vient tout bouleverser avec bruit et fracas. Elle vient nous faire entendre la Parole de Dieu. Elle vient nous réveiller de notre endormissement pour nous faire voir la vraie vie… » (Hans Urs von Balthasar ). La résurrection c’est d’abord un regard qui change et ensuite une vie transformée qui commence. Nous sommes appelés à changer notre regard sur la notion de mort comme sur la notion de vie pour voir de la présence là où nous pensions l’absence et être enfin dans la joie. Oui, le tombeau est vide, Jésus n’est plus là, il n’habite plus à l’adresse de la mort : il s’est relevé, il est sorti de l’ombre de son tombeau et il nous invite à rejeter, à notre tour, toutes nos obscurités. Nous n’avons plus rien à faire dans le cimetière de nos doutes, de nos échecs, de nos manques d’amour…Le Christ nous attend sur la rive de la vie. De son bras fort et secourable, il nous tire de tous nos tombeaux. Pâques, c’est la joie infinie de voir enfin rouler la pierre qui pèse sur notre cœur et l’empêche de battre au rythme de l’amour, au rythme même du cœur de Dieu ! Ce « premier jour de la semaine » est le matin de notre naissance…

A tous et à toutes, Joyeuse fête de Pâques.

P. Didier A. Kaba, Curé

Le 8 avril 2022

Le triduum pascal - 2022

La Semaine Sainte, et de manière inclusive, le Triduum et la vigile pascale, constituent le cœur de l’année liturgique et l’expression déployée du mystère pascal. Objet de réforme liturgique avant même le concile Vatican II, la Semaine Sainte a été rendue accessible aux fidèles, notamment en restaurant des horaires des célébrations en cohérence avec leur signification. L’unité du mystère pascal du Christ, lequel est au cœur de la foi chrétienne : « si le Christ n’est pas ressuscité, notre proclamation est sans contenu, votre foi aussi est sans contenu » (1 Co 15, 14).

Certes, dès que la liturgie des Rameaux se termine, le ton change pour faire place à la Passion. Mais c’est bien dans une atmosphère de résurrection que Jésus entre à Jérusalem. Elle sert nécessairement d’éclairage aux chrétiens invités à relire la Passion du Christ. Évidemment  une tension existe entre les deux réalités, la couleur rouge des vêtements présente aux deux liturgies est là pour le rappeler. Ce besoin naquit d’abord à Jérusalem, où l’on aimait mettre ses pas dans ceux du Seigneur, du Cénacle au Mont des Oliviers et de Gethsémani au Golgotha. Dès la fin du 4e siècle, la tradition des trois jours saints est déjà attestée tant à Jérusalem qu’à Milan avec saint Ambroise. C’est le triduum pascal. Commencé au soir du jeudi saint, il s’achève le dimanche de Pâques. Être baptisé, c’est aller jusqu’au don de soi profondément, entièrement et librement pour ensuite reprendre notre vêtement, notre vie en ressuscitant avec Jésus. Alors, peut-être que les fruits du pain partagé en son nom peuvent aller jusqu’à nous faire serviteurs de nos frères et sœurs comme le Christ n’a cessé de nous l’enseigner au cours de sa vie. Aujourd’hui, il nous invite à faire de même : « faites ceci en mémoire de moi. » Oui, le Christ ne fait pas semblant: il nous a aimés jusqu'au bout et nous a laissé un exemple pour que nous fassions de même ... Ouvrons donc nos cœurs, laissons entrer l'Amour ...

                 Bonne Semaine Sainte, bonne montée vers Pâques!

                                                                                              Rév. Père Didier Kaba, Curé

 

Le 1 avril 2022

Billet du 5e dimanche du Carême –C

 Avec Lui, c’est la Force d’un Silence…

 Frères et sœurs, nous n'en finissons pas d'apprendre la miséricorde de Dieu... Dimanche dernier nous écoutions l'histoire de l'enfant prodigue. Aujourd'hui l'évangile nous parle d'une femme adultère, condamnée à mort, mais que Jésus sauve et relève. Comme l'enfant prodigue et comme cette femme, nous sommes fils et filles du pardon; il nous est fait miséricorde, et nous sommes appelés à la miséricorde envers tous... et envers nous‑mêmes. Le silence de Jésus désarme complètement ses accusateurs (les scribes et des pharisiens, des experts de la loi de Moïse). D’après la loi de Moïse, cette femme devait être lapidée. Les scribes et les pharisiens attendent que Jésus récuse cette Loi. En vain ! Car dédire la loi de Moïse revient à désavouer l’action de Dieu. Jésus ne peut pas nier que, de tout temps, Dieu a voulu se révéler à son peuple. Le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, celui qui a fait sortir les Hébreux d’Égypte, celui qui nous invite à voir ce monde nouveau qui germe déjà… Ce Dieu-là, ne ment pas ! Le monde nouveau, c’est maintenant. Loin de faire table rase du passé, Jésus réinterprète la Loi. Il ne vient pas comptabiliser les bonnes et les mauvaises actions des uns et des autres, mais il donne le pardon. C’est cela sa nouveauté : Jésus rend libre.

En sa mort et sa résurrection, Jésus prend avec lui tous nos péchés. C’est cette vie nouvelle de pécheurs pardonnés qui change toute notre perspective: désormais, nous sommes appelés à la vie éternelle, nous sommes un peuple de sauvés. Sauvés ? Alors que notre quotidien déborde de lourdeurs et de tristesse, alors que la peur du regard des autres peut paralyser certains… qu’en est-il de notre liberté profonde ? Demandons au Seigneur la grâce de cette liberté pour nous, pour ceux que nous aimons, pour le peuple Ukrainien qui souffre de la guerre et qui quitte leur pays envahi par la Russie, pour les chrétiens de toute confession, peut être une étape dans notre chemin de conversion. Que sa Parole soit lumière pour notre monde et que son amour apaise ceux qui souffrent. Amen !

 Bon et saint Carême à toutes et tous                                                                  

P. Didier A. Kaba, Curé

Le 18 mars 2022

Billet du 3e dimanche du Carême:

 Dieu est patience

Après les récits de la tentation et de la Transfiguration, les dimanches de Carême prennent leur cachet particulier. Aujourd’hui, la parabole du vigneron : Dieu est infiniment patient. Mais tout au long de l’Écriture, les croyants de tous les âges ont déjà livré leur témoignage de foi, leur expérience d’un Dieu qui n’a cessé de se révéler proche des hommes et sauveur de son peuple. 

Pour comprendre sa patience, il nous montre ce buisson qui flambe sans se consumer (1° lect.) Impossible aux yeux des hommes et pourtant une réalité en Dieu. Un jour, saint Jean dira : « Dieu est Amour. » Et il l'est sans limites. Il a libéré son peuple pour le faire entrer en Terre promise.

Comme il nous libère sans cesse des entraves de la pandémie et méchanceté humaine qui paralysent notre amour, notre engagement, notre solidarité. Ce Dieu-Amour a même envoyé son Fils pour nous communiquer son amour. Le Fils ira jusqu'à se donner en nourriture, il se donnera totalement. Comment penser alors qu'il pourrait perdre patience avec nous? Il se veut une source pour notre vie depuis notre baptême, il apaise toutes nos soifs. Mais la vie réelle nous semble par moments insupportable. Les morts, comme ceux de l’Ukraine dites injustes nous révoltent. Et nous disons parfois «Qu'avons-nous fait au Bon Dieu pour mériter cela? » Jamais, nous ne pouvons dire que quiconque est puni de Dieu par la mort. Comment le pourrait-il? Mais chacun de nous sait que la mort ou la maladie peut nous surprendre à tout instant, et que le temps de la conversion est court : « je vous le dis; si vous ne vous convertissez pas, vous périrez tous… » Profitons de ce Carême pour faire un grand pas en avant, dans la prière et la solidarité qui nous engagent dans l'Église et la société. C’est vers ce temps de conversion que Jésus nous appelle et il n’hésite pas le rappeler sans cesse. Alors, qu’attends-tu? Il est plus que jamais l’heure de prendre un nouveau départ…

 Bon et Saint Carême à toutes et tous.                                                                                                                 P. Didier K., Curé

 

Le 4 mars 2022

Billet de 1e  dimanche de Carême

 Jésus et l’épreuve des tentations

  Frères et sœurs, nous entrons ensemble dans ce temps de carême. Pendant six semaines, le Seigneur nous invite à sortir de nous-mêmes pour aller vers Pâques, à sa rencontre et à la rencontre des uns et des autres. DANS LE LIVRE du Deutéronome, Moïse fait le récit de la naissance du peuple d'Israël, engendré de l'Exode et de sa sortie d'Égypte. L'événement est le point de départ d'une nouvelle relation avec son Dieu, lieu de l'expérience de sa liberté.

L'Évangile annonce le nouvel exode, le drame pascal qui se jouera à Jérusalem, où jésus va affronter la mort. En jésus le Christ, l'homme est éprouvé dans la tentation, il s'appuie sur la révélation de la Parole : « Il est écrit (…) ». Il lui est demandé de devenir cet homme, conduit par l'Esprit, qui par sa mort, ira jusqu'au bout de l'amour. Il s'inscrit dans la dimension d'une Alliance, où nous aussi sommes invités à entrer et à nous maintenir. Jésus, éprouvé et victorieux, nous révèle que notre liberté pécheresse, tentée de briser l'Alliance, est aussi liberté en devenir, sous l'action de la grâce. C'est dans le désert de l'épreuve, l'espace où nous mesurons l'écart entre nos désirs et le désir de Dieu sur nous, que le Christ nous appelle à le suivre. La loi filiale de la liberté s'inscrit dans une triple reconnaissance: seul le Père est source de vie; son seul pouvoir est amour et pardon; notre vérité humaine est dans la relation filiale et la ressemblance au Fils du Père, en qui nous avons l'assurance de notre salut. A la suite de Jésus, nous sommes invités à vivre notre condition humaine comme lieu de notre vocation filiale, à faire le point, à redire le oui de notre baptême et à nous réajuster à cet amour qui est en Dieu. Aujourd’hui et tout au long de ce carême, c’est Jésus qui nous supplie :

« Changez vos cœur, croyez à le Bonne Nouvelle.

Changez de vie, croyez que Dieu vous aime. »

                                                                       P. Didier Kaba, Curé

 

Le 18 février 2022

« Aimez ….. vos ennemis »

L’Évangile de ce dimanche est comme une suite illustrée des Béatitudes que nous méditions dimanche dernier : de sentences que Jésus a prononcées ici et là, St. Luc confectionne un bouquet que serre un nœud qui pourrait s’appeler « l’amour jusqu’au bout ». Aujourd'hui encore, Jésus va parler à notre cœur: il nous dira les secrets du Royaume, les exigences de l'Évangile, il nous demandera d'aimer: d'aimer ceux qui nous aiment, et d'aimer même qui ne nous aiment pas. On imagine l'épaisseur du silence en écoutant ces deux mots si forts dont l'accouplement semble contre nature: « Aimez... vos ennemis »! Jésus jouait volontiers du paradoxe pour bousculer, éveiller, faire réfléchir. Mais cette fois, ne dépasse-t-il pas les bornes? Jamais, de mémoire juive, on n'avait entendu pareille invitation. N'était-ce pas ouvrir la voix aux résignations, aux passivités, à la « morale de l'esclave »? Devant celui qui le souffleta durant son procès Jésus ne tendit pas l'autre joue mais il interrogea avec une dignité grave: « Pourquoi me frappes-tu »? Et dans les débats avec son adversaire, il ne fit jamais de concession. Donc, tout ce qu’il a dit et accompli est une expression de la miséricorde du Père.

Jésus déclara, avant de prononcer son appel à l'amour des ennemis: « Je vous dis, à vous qui m'écoutez... » Et depuis des millénaires, cette histoire est sans cesse rejouée: combien de fois sommes-nous tentés « d'anéantir » l'autre, de l'écraser, de le faire taire? Scénario - ô combien! - répété sur la scène de notre vie professionnelle, familiale, conjugale, associative, communautaire ! Porter aujourd'hui, dans la prière, cette injonction du Christ: « Aime tes ennemis! » Lui demander la grâce de ne pas nous laisser envahir par l'amertume et le ressentiment. Oser poser sur l'autre qui nous dérange le regard même de Dieu... « La mesure d'aimer Dieu, c'est d'aimer sans mesure », disait saint Bernard... Ainsi, loin de perdre pied, laissons descendre en nos consciences ces paroles inouïes : « Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux. »

Bon dimanche à toutes et tous !

                                                                                                              P. Didier Kaba, Curé

Le 4 février 2022

Choisis – Appelés – Envoyés

Aujourd’hui comme autrefois, le Christ nous invite à avancer au large. Après la Synagogue de Nazareth, c’est sur le bord du Lac de Génésareth que nous retrouvons Jésus. Isaïe, Paul, Pierre sont les trois figures bibliques que nous proposent les lectures de ce dimanche: toutes se sentent indignes devant la sainteté de Dieu. « Je suis un homme aux lèvres impures » reconnaît le prophète Isaïe. Même réaction chez Paul qui porte le poids de sa culpabilité : avant son « chemin de Damas », n’a-t-il pas été un grand persécuteur des disciples de Jésus ? Avec lucidité, il se définit comme un « avorton ». Simon-Pierre lui-même est frappé de terreur lorsque, face à la pêche miraculeuse, il constate la puissance de Jésus. Comment, face au Seigneur, ne pas se sentir petit et pécheur ? L’une des grandes grâces du christianisme réside dans le fait qu’il ne « recrute » pas ses témoins parmi des « parfaits », des « surhommes » mais parmi la foule des « gens ordinaires » qui portent le poids de leurs limites, de leurs doutes, de leurs erreurs. C’est avec le bois mort de toutes nos faiblesses que Dieu construit son temple, avec la boue de nos vies qu’il bâtit son tabernacle au cœur de notre fragile humanité.

Parfois, nous serions tentés d’attendre d’être « vraiment » chrétiens pour nous engager à suivre Jésus. Nous plaçons en quelque sorte la « barre spirituelle » trop haut ! Il y a là un piège dangereux. La sainteté n’est pas un état « chimiquement pur », c’est une marche, un devenir, une lente tentative pour laisser la grâce passer en nous malgré l’épaisseur de nos pesanteurs.

Marcher vers la sainteté, ce n’est pas essayer de nous laver frénétiquement de la glaise qui nous colle à la peau : c’est travailler, pas à pas, à rendre souple cette terre bourbeuse sous les mains du Dieu potier. N’en doutons pas : avec la vase de nos marécages intérieurs, le Seigneur va façonner le vase où fleurira notre éternité. Quittons le rivage de nos activités coutumières pour nous rassembler en communauté de croyants, à l’appel du Seigneur, qui nous dit comme à Pierre: « Larguez les amarres, avancez au large et jetez les filets ».

 Bon Dimanche à toutes et tous !

                                                                   P. Didier A. Kaba, Curé

 

 

Le 21 janvier 2022

« C’est aujourd’hui s’accomplit la parole que vous venez d’entendre»

  En ce 3e dimanche de la Parole voulu par notre pape François, nous lisons le début de l’Évangile selon saint Luc. L'évangéliste nous introduit dans le récit de la vie de Jésus pour que nous rendions bien compte de la solidité des enseignements que nous avons reçus. On peut répéter pendant des siècles de belles formules sans jamais les traduire en actes. Elles finissent par s'user: qui se souvient encore, en les prononçant, de leur vigueur première? Un exemple : la devise: «Liberté, Égalité, Fraternité. » A Supposer qu'un homme public les prenne un jour comme programme et qu'il dise: « Aujourd'hui même, on change tous de vie pour se comporter en être libres et égaux, comme de véritables frères et sœurs.» Vous imaginez toutes les conséquences, jusque sur les feuilles d'impôts! Inutile de faire un sondage: la carrière politique de cet homme n'ira pas loin et il disparaîtra bientôt dans la foule anonyme.

  Jésus, lui aussi, reprend une formule brûlante du passé. Elle retentissait de mots explosifs: bonne nouvelle pour les pauvres, libération des captifs, annonce de l'année de grâce où l'on remettrait les dettes. Et les aveugles que de manières d'être aveugle ouvriraient les yeux! Rien de neuf: on avait entendu cent fois cette lecture dans la synagogue de Nazareth. Ce qui fut nouveau, c'est la suite: Jésus, après avoir lu, « roula le livre, le rendit au servant et s'assit. » Tous le fixaient et lui commença de dire: «Tout cela va se réaliser... aujourd'hui.» Cela veut dire : finis l'attente et le rêve, on peut fermer le livre et le remiser, que chacun retrousse les manches et passe aux actes, maintenant ! Ce fut le tollé général, on voulut même tuer cet enfant du pays qui voulait transformer les belles paroles en actes. Mais lui s'obstine, après bientôt vingt siècles, à nous redire chaque jour: «Attention, c'est aujourd'hui! » De la part de Dieu. A chacun et chacune est confié le ministère de réaliser «aujourd’hui » la mission du Seigneur Jésus.                                

                                      Excellent dimanche à toutes et tous !

                                                                                                           

 P. Didier A. Kaba, ptre-Curé

 

7 janvier 2022

Avec lui, vivement la lumière ! «Tu es mon Fils bien-aimé…»

  LA FÊTE DU BAPTÊME du Seigneur clôt le temps de Noël. Désormais, la liturgie ne nous proposera plus de méditer sur les événements qui marquèrent les premières années de la vie de Jésus (sa vie privée). Il est fini le temps de l'enfance. Elle est finie, la vie paisible de Nazareth. L'heure de la maturité a sonné. Quelque chose de neuf va commencer. Sur les rives du Jourdain, Jean annonce la fin de sa prédication. Il prêchait un baptême de conversion et voici que maintenant « tout le peuple » est baptisé, prêt à accueillir le Messie. « Solidaire de son peuple », Jésus a été baptisé lui aussi. Son baptême achève la mission de préparation qui avait été confiée au Baptiste. Un temps nouveau peut commencer maintenant. Ce nouveau commencement plonge ses racines dans la prière. L’évangéliste Luc prend soin de bien souligner ce point : Jésus se recueille après avoir été baptisé. C'est dans la prière qu'il accueille l'Esprit Saint, c'est en elle qu'il entend la voix du Père annoncer ouvertement qu'il est son Fils, c'est-à dire le Messie, le Sauveur attendu par Israël.

Son identité implique immédiatement une mission. Il en est de même pour chacun d’entre nous. Notre identité s’incarne dans nos tâches quotidiennes, dans nos responsabilités, quelle qu’en soit l’ampleur. Dans notre baptême, il y a tout un potentiel de vie, de foi, d’espérance et d’amour. Où en sommes-nous aujourd’hui ? Notre carte d’identité est un ordre de mission et la promesse de notre baptême est de vivre notre identité dans la fidélité. La prière et la mission apparaissent ainsi indissociables.

  Toute vie connaît ses périodes de remise en question. Elles interrogent le sens donné à notre existence et traduisent le désir d'un nouvel élan, d'une orientation nouvelle, plus conforme aux aspirations de notre cœur. L'évangile d'aujourd'hui rappelle que toute vocation se fonde ou se refonde dans la prière, cet espace où se découvre l'amour trinitaire. Ensemble fêtons ce baptême qui ouvre un chemin à la liberté.

  Bon dimanche à toutes et tous dans le Seigneur !                                        

 P. Didier A. Kaba, Curé

Le 24 décembre 2021

Joyeux Noël 2021 – Bonne Année 2022

 « Le Christ Jésus a fait de sa vie du pain pour nos vies … Grâce à lui, nous pouvons devenir à notre tour du " bon pain " pour les autres. » (Dominique Fontaine)

 Chers Paroissiens et Paroissiennes !

   En cette fête de Noël, l’enfant Jésus, Parole et Pain de vie, vient dans notre monde au milieu des joies et des afflictions de notre temps. Cette Parole appelle à l’amour, exhorte à la miséricorde envers les marginalisés, les réfugiés des différents pays en guerre, les personnes atteignent de la Covid-19, les familles éprouvées, les pauvres etc... Cette parole nous invite à prendre le chemin de l’engagement avec les plus démunis et nous incite à la réconciliation avec nos proches et les personnes que l’on côtoie. Avec sa venue, certes, nos vies seront transformées, si nous accueillons dans nos cœurs ces mots de l’ange du Seigneur : « n'ayez pas peur » (Luc 2, 10). De ce fait, nous recevons avec foi cette lumière qui vient visiter le monde et cette lumière, c’est le Christ, Dieu Sauve ! Celui qui vient en toute simplicité, la merveille d’une absolue pauvreté, un enfant qui vient sans défense, ni cortège des gardes pour sa protection.

  Ainsi, tout acte de bonté apporte joie et bonheur dans le monde quelles que soient nos différences, nous sommes les feuilles d'un même arbre. Tout cela vient de Jésus: et  tout cela vient de Bethléem ! Et avec «  l'humilité des bergers, partons tous vers l'Enfant dans la crèche de la vie! Nous toucherons l'humilité de Dieu, alors, sa joie nous touchera et rendra nos milieux de vie plus radieux » (Pape Benoît XVI).

 Que ce Joyeux Noël soit l'aube d'une Année de bonheur.

Joyeux Noël et Heureuse Sainte Année 2022!

                                                                                                   Père Didier A. Kaba,  

 Curé des paroisses

Le 10 décembre 2021

Avec Lui, espérer encore : Soyons toujours dans la Joie! 

Frères et Sœurs, comme dimanche dernier, notre regard se porte sur le Christ qui vient. Mais l’attente progresse. Dieu n’abandonne pas ses promesses (2e dim.), le bonheur est tout près de nous : il vient, celui qui est plus puissant que Jean-Baptiste! Alors, réjouissons-nous, ne craignons rien et la paix de Dieu gardera notre cœur dans le Christ qui vient. Et n’oublions pas de partager cette joie autour de nous.

“QUE DEVONS-NOUS FAIRE ?» La question posée par la foule dans l’évangile exprime à elle seule toute l’attente d’un peuple. Le monde entier est dans l’attente. Que devons-nous faire ? La société est bloquée et « les foules » s'inquiètent: « Que faire? » Jean le Baptiseur a beau habité le désert, il connaît les inégalités, la corruption, la violence, le mensonge et la manipulation des consciences qui gangrènent le monde d’aujourd’hui. Jean-Baptiste en appelle au partage, à l'honnêteté, au respect. Un programme social élémentaire, celui de Dieu à travers la Bible. Toujours actuel. La liturgie de ce dimanche nous aide à découvrir que cette conversion est source de joie. Ceux qui s’approchent du Seigneur ressentent de la joie. Certes, Jean ne laisse planer aucun doute: il ne fait qu'annoncer celui qui « baptisera dans l'Esprit saint et le feu ». Mais Jésus ne sera pas le moissonneur qui vanne le blé et brûle la paille. Il se présentera comme le semeur de la plus modeste des semences, il refusera d'arracher l'ivraie, il sera lui-même le grain jeté dans les sillons sanglants de l'histoire... "Que faire?" C’est de préparer le chemin du Seigneur, de donner un témoignage de paix, de dialogue, d’écoute, de patience et de réconciliation. Cela suppose une véritable conversion de nous-mêmes, un ajustement à ce Dieu qui est Amour. À l'image de Marie, faisons de l'Avent une école de l'attente et de l'abandon entre les mains du Très Haut.

Je vous souhaite donc un joyeux temps de l’Avent.

 P. Didier Kaba, Curé

LE 3 Décembre 2021

Bonjour à vous tous et toutes,

Nous avons le plaisir de vous annoncer que la Soupière de Sacré-Cœur est un projet paroissial et celle-ci continue de fonctionner contrairement aux mauvaises langues en mal de positionnement et leur campagne de « Mauvais Augure ». Les rendez-vous : Tous les mardis vous serez servis de la bonne soupe, des sandwichs, du désert, jus et café.

Le plaisir est de vous voir nombreux à ces retrouvailles dès ce mardi, 7 décembre et 14 décembre à 11h00. Nous mettrons une pause jusqu’après les fêtes soit, le 11 janvier un retour avec de beaux sourires pour une communauté vivante et fraternelle.

            Line Aubin,

Secrétaire et adjointe administrative

 

12 novembre 2021

Responsables et confiants: Dieu se fait proche…

La fin de l’année liturgique est toute proche, et la nouvelle année commencera avec le temps de l’Avent, le temps de l’avènement. Ainsi, pendant quelques semaines, il est question de « venue », d’ « à-venir », non pas au passé mais bien en avant de nous ! Comment intégrer dans nos mentalités, dans notre existence, cette donnée fondamentale de la foi chrétienne ? Le Christ « reviendra dans la gloire pour juger les vivants et les morts » : que faisons-nous de cet article de notre Credo ?

Le prophète Daniel (1ère lect.) et l’évangéliste Marc utilisent un style littéraire qui peut nous déconcerter : le genre « apocalyptique.» Daniel, qui parle d’un temps où le salut du peuple va arriver au terme d’une période de détresse. Et l’Évangile stipule que : « Le soleil s’obscurcira et la lune perdra son éclat. Les étoiles tomberont du ciel… » Oui, le temps et le style sont à l’apocalypse. Une manière bien connue de s’exprimer chez les peuples de la Bible et dans certaines cultures du Proche-Orient pour évoquer la « fin des temps.» Mais attention! Lorsque, aujourd’hui, nous employons le terme d’« apocalypse », nous songeons à une terrible catastrophe… Il ne s’agit donc pas de prédire une tragédie planétaire, mais d’annoncer une révélation, et même une heureuse révélation : à la fin de l’histoire, le mal ne l’emportera pas, c’est l’amour qui aura le dernier mot ! Voici un message essentiel pour nous aujourd’hui : nous avons toutes et tous à vivre, à certaines heures de notre existence, des situations difficiles, voire dramatiques. Comme si le ciel nous tombait sur la tête, comme si sonnait, pour nous effectivement, la fin du monde… C’est alors que le grand secret de Dieu nous est révélé, chuchoté à l’oreille : « le Fils de l’homme est proche.» Autrement dit, même si nous ne le voyons pas, Jésus est là, qui marche à nos côtés et qui, à certaines heures trop lourdes, porte sur son épaule nos propres croix. Certes, la nuit n’est jamais totale, l’espérance est, malgré tout, possible. La tendresse de Dieu est toujours « à venir » dans nos vies, même dans l’épaisseur de nos doutes et de nos douleurs…

                   Bon dimanche à toutes et tous!

                                                                                                      P. Didier A. Kaba, ptre

29 octobre 2021

Quel est le premier de tous les commandements? (Mc. 12,28) 

La question, que ce scribe de bonne foi pose à Jésus, est la seule question essentielle : que dois-je faire pour que ma vie prenne sens? Martin Luther, torturé par la même question (comment être sauvé?), trouva sa réponse dans les écritures et chacun connait la suite. Et c’est bien aussi notre question de ce dimanche : « Quel est le premier de tous les commandements?»

  Nous avons de la difficulté à nous imaginer la pertinence de la question du scribe à Jésus. Pour ce faire, il faut nous mettre dans la situation des juifs de ce temps-là. Car il y avait dans l’Ancien Testament plus de 613 lois et prescriptions. Devant un si grand nombre de lois, il était normal que le commun des mortels soit confus et ne sache plus où donner de la tête pour satisfaire aux exigences de Dieu.  Jésus ne prend pas quatre chemins et il répond avec sa simplicité habituelle : « Voici le premier : Écoute, Israël : le Seigneur notre Dieu est l’unique Seigneur. Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de tout ton esprit et de toute ta force. Et voici le second : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. »

  “CES DEUX PRÉCEPTES » – que Jésus nous donne en citant Dt 6 et Lv 19« ne doivent jamais s’effacer de votre cœur : Dieu et le prochain… tel doit être l’objet de vos pensées, de votre méditation, de votre souvenir, de vos actions et de tous vos efforts» (saint Augustin). Et cela chaque jour, même brièvement et imparfaitement. Car ces deux commandements, qui résument toute la Loi (Rm. 13), constituent le cœur même de la vie chrétienne comme de la vie juive. Arrêtons-nous sur l’amour de Dieu, qui engage tout notre être. Un amour intelligent et agissant, dont la source est en Lui qui est Amour. Certes, nous avons été créés à Son image, mais nos capacités d’aimer sont blessées. D’où ce « commandement » qui nous remet sur la voie de notre identité profonde et nous incite à implorer le secours de l’Esprit. Mais si nous pouvons aller jusque-là, n’est-ce pas parce que Dieu nous a aimés le premier ? Alors contemplons le Christ, homme et Dieu, qui, par amour, « s’est livré pour nous ».

 Excellent dimanche à toutes et tous !

                                                          P. Didier Kaba, ptre

15 octobre 2021

Le fils de l’homme n’est pas venu pour être servi mais pour servir.

Choisir le service

  Il me semble que, nous vivons dans un monde qui est dominé par la recherche du pouvoir et du prestige. Comment être messagers du Christ si nous n’allons pas à contre-courant de cette mentalité ? Les disciples eux-mêmes se sont laissé prendre au piège. Ils en étaient venus à se poser la question : qui est le plus grand ? Qui est à la première place ? L’Évangile de ce dimanche et la 1ère lecture nous apportent une réponse : le plus grand, c’est celui qui se fait serviteur et même esclave, c’est celui qui accepte de partager la faiblesse des autres, leur souffrance et même leur mort. Le Seigneur ne s'offusque pas de la demande de ses disciples, que nous sommes. Il essaie cependant de réorienter notre aspiration en nous invitant à une compréhension renouvelée de notre propre désir. Ce désir, à sa racine, est de demeurer avec le Christ. Jacques et Jean ont perçu que l'accomplissement de leur vie passe par Jésus et c'est pourquoi ils se proposent de devenir ses collaborateurs les plus proches. Mais les deux Apôtres se trompent sur sa personne. Ils cherchent à partager la vie d'un homme de pouvoir, Jésus leur offre de partager celle d'un esclave: « Je ne suis pas venu pour être servi, mais pour servir. »

  Vivre de la vie du Christ suppose ainsi que l'on fasse sien le désir de servir sans repos. Rude exigence qui dépasse nos capacités de répondre. De fait, le chemin du Serviteur ne connaît pas de fin. Il est praticable pourtant, car le disciple l'emprunte à la suite de jésus qui lui a ouvert la voie.

  Ce chemin est aussi riche d'une promesse qui dépasse l'ambition des fils de Zébédée. Qui l'aura parcouru siégera non pas à la droite ou à la gauche du Seigneur, mais avec lui: « Le vainqueur, je lui donnerai de siéger avec moi sur mon trône. » (Ap 3, 21).  Le Seigneur offre à son fidèle serviteur de partager sa royauté, de communier à sa propre gloire. Jacques et Jean n'en espéraient pas autant. Oui, Jésus nous enseigne que, dans son Royaume, la vraie grandeur consiste, non à être servi comme les grands de ce monde, mais à servir les autres jusqu’au don de sa vie, s’il le faut. Un service d’amour, à son exemple!

Bon dimanche à toutes et tous.

                                                                                  P. Didier A. Kaba, Curé

 

8 octobre 2021

Se laisser saisir par le Christ : vraie richesse, vraie sagesse

  Au milieu des innombrables violences du monde, l'homme a soif de bonheur. En ce mois missionnaire, la Parole nous crie que le seul bien véritable, « c'est Dieu.» Dans l’évangile, le Christ pose son regard sur chacun de nous et appelle : « Viens, suis moi et tu auras la Vie éternelle.» Un appel qui impose des choix, mais des choix qui conduisent à la vie. Et quelle est ta réponse ?

Jésus nous dit les exigences du Royaume : pour le suivre, lui, il faut radicalement tout quitter, sans calcul, sans regarder en arrière (Evangile). Mais il nous promet le bonheur. Osons donc ce choix. Demandons la sagesse nécessaire (1ère lect.), supplions le Seigneur de nous combler de son amour (psaume du jour) et, dès maintenant, nous serons dans la joie. Voilà que Jésus vient de nous dire: « Comme il sera difficile à ceux qui possèdent des richesses d'entrer dans le Royaume de Dieu ». La richesse ? Obstacle, et pas un des moindres, sur le chemin de la plénitude. Comment, en effet, entrer en ce lieu sacré de l'Être par excellence, de la gratuité, du don et de la communion quand on s'est jalousement replié sur sa propriété faite d'immeubles, de terres, de voitures, de comptes en banque, d'actions et d'obligations, de biens de tous genres, et même de ridicules gadgets, d'un mot: quand on s'est enfermé dans l'enclos de l'avoir. On n'entre pas dans le Royaume de Dieu muni d'un ticket ou d'un chèque, on y entre nu, tout simplement avec ce que l'on est.

Il est donc dans la logique du Royaume de se garantir contre les risques de l'instinct de propriété, de se prémunir contre l'envahissante cupidité qui met des entraves aux pieds et des menottes aux mains de se méfier du pouvoir que l'argent confère. Chez les francs (un peuple germanique d’une confédération au moment des grandes invasions) déjà, le mot "riki" qui a donné "riche" en français et "reich" en allemand, désignait la puissance, la domination.  «Que dois-je faire pour avoir la vie éternelle ? », demandait le jeune homme bien intentionné. Faire pour avoir? Alors qu'il s'agit de faire pour être. Être avec les autres, être avec Dieu. Jésus a tout quitté, tout offert, même sa vie, pour atteindre la plénitude de la résurrection. Cette plénitude qui défie nos livres de comptes, nos balances, nos taux d'intérêt, nos barèmes et nos calculs de propriétaire! Eh oui, la richesse nous coupe des autres. Elle enferme, elle ne libère pas. Elle empêche de s'ouvrir aux frères et sœurs. A nous de choisir.

Un très bon dimanche à toutes et tous

                                                                                    P. Didier A. Kaba, Curé

1 octobre 2021

La beauté de l’amour qui dure : Une exigence, pour le bonheur.

Ce dimanche consacré à la prière pour nos familles nous rappelle que la famille reste le premier lieu de l'apprentissage de l'amour et de la découverte de la foi en Dieu. Dans l’évangile, les pharisiens préparent pour Jésus une de ces questions subtiles dont ils ont le secret, une de ces questions que l’on rumine longuement comme on prépare un mauvais coup. Une fois encore par la violence de leur agression verbale, ils cherchent à mettre Jésus en difficulté. Les pharisiens connaissent la Loi, ils la respectent scrupuleusement, et donc, bien évidemment, ils connaissent aussi la réponse à leur question. Mais cela ne les empêche aucunement d’interroger Jésus pour le mettre à l’épreuve, car c’est bien de cela dont il s’agit, l’éprouver pour qu’il soit obligé de se situer, de prendre parti, de prendre position !

« Est-il permis à un mari de renvoyer sa femme ? » La question des pharisiens provoque Jésus à se situer par rapport à la Loi. Jésus va-t-il s’inscrire dans la tradition et la loi de Moïse ou bien va-t-il se situer hors la loi ? Voilà ce que cherchent à vérifier les pharisiens. Et que dit la Loi ? À la question des pharisiens, Jésus risque comme réponse une autre question : « que vous a prescrit Moïse ? » et cherchant sans doute à relever le débat il souligne la raison d’être de cette loi de Moïse : « l’endurcissement de vos cœurs. » La loi est l’obsession des pharisiens. Sans doute ne s’agit-il pas tant d’être dans la loi ou d’être hors la loi que de vivre.

 Choisir de vivre l’Évangile n’est pas toujours facile et chacun de nous peut à certain moment vivre un sentiment d’échec. Mais des échecs à vivre l’Évangile, des échecs en amour, ne mettent jamais en cause le projet de Dieu pour nous, son appel, et notre capacité à construire jour après jour cet amour. « Va, lève-toi, ta foi t’a sauvé ! »

Bon et excellent Dimanche à toutes et tous!

                                                                                                   

   P. Didier Arthur Kaba, Curé

 

24 septembre 2021

L’Esprit souffle sur qui il veut

Frères et sœurs, comme il est difficile d'écouter et de comprendre celui qui ne nous ressemble pas… comme il est difficile d'accepter des opinions différentes, des avis contradictoires… comme il est difficile d'ouvrir notre intelligence à une parole prophétique qui nous vient d'autres horizons…

Et portant l'Évangile ne cesse de nous inviter à la tolérance et à l'audace: il n'y a qu'un seul Esprit puissant et libre, qui souffle où il veut, au-delà de toute frontière...

IL EST BON, en cette période de l'année où les activités de nos paroisses, de nos communautés et de nos mouvements reprennent, d'entendre l'évangile de ce dimanche. Certes, ce texte peut surprendre, mais les consignes d'accueil, de dépossession, de témoignage, d'ouverture, sont de nature à dynamiser nos projets. Il sied de rappeler ici, qu’au temps de Marc, I ’Église était persécutée, et comme tout groupe persécuté, elle avait sans doute tendance à se refermer sur elle-même, à compter ses militants et ses forces. D'une certaine manière, c'est l'esprit de clocher qui guette tout groupe humain que Jésus dénonce. «Celui qui n'est pas contre nous est pour nous.» Aucune communauté ne peut revendiquer le monopole de l'Esprit. Aucun disciple ne peut revendiquer le monopole des bonnes actions. L'Évangile nous pousse à l'ouverture aux autres et au monde. L'appel est exigeant, car il nous demande d'ouvrir les yeux sur ce qui se vit autour de nous, au-delà de la lisière de nos communautés chrétiennes, pour reconnaître que l'Esprit y est aussi à l'œuvre.

Une fois de plus, cet évangile nous bouscule. Les propos sont durs et étonnants. Nous devons prêter attention à ne pas dresser d'obstacles sur la route des croyants. L'avertissement est radical pour chaque individu et pour toute communauté. Il nous faut lire au-delà des mots et des images. L'appel à la conversion est urgent et maintenant. Il faut choisir résolument la vie avec le Christ. Alors, notre vie ne sera pas fade! Le souffle de l'Esprit ? Oui vraiment, il est surprenant. Où il veut.

                                       Bon Dimanche à Toutes & Tous.

                                                        P. Didier A. Kaba, Curé des paroisses

17 septembre 2021

« Si quelqu’un veut être le premier, qu’il soit le serviteur de tous »

  Nous sommes dans le mois des reprises d'activités pour les écoles, les catéchismes, mais aussi pour toutes les activités sociales ou économiques. Quoi que nous fassions, nous sommes toujours en lien avec des hommes, des femmes, des ainés, des enfants ou des jeunes. Nous sommes toujours avec d'autres personnes dans des relations professionnelles ou de famille. Comment vivons-nous entre nous? Nous cherchons peut-être à être le meilleur, le plus fort, le plus grand, mais pour en faire quoi? Pour servir qui? Pour quelle cause? Jésus nous annonce que « le plus grand, c'est le serviteur de tous. » Que l'Esprit de Jésus nous donne de comprendre et de mettre en œuvre le message qui nous est annoncé : la vraie raison d’être Chrétien ou chrétienne, c’est le service des autres, en particulier des plus faibles et des plus malheureux : un bon chrétien ne réalisera pleinement sa destinée qu’en se dévouant pour les autres, comme pour des frères et sœurs…

Avec une grande sagesse spirituelle, Saint Jacques dans la 2eme lecture nous rappelle, que les affrontements, les dissensions que nous rencontrons dans nos vies plongent le plus souvent leurs racines dans notre cœur. Saint Ignace de Loyola de la compagnie de Jésus  et de nombreux mystiques avant lui évoquait le « combat spirituel » qui se livre en nous entre l'ombre et la lumière. Combien de fois, en effet, pouvons-nous faire nôtre ce constat lucide de saint Paul: « Je ne réalise pas le bien que je voudrais, mais je fais le mal que je ne voudrais pas. » Marcher à la suite du Christ, c'est, progressivement, laisser la lumière l'emporter en nous. En sachant que nous ne gagnerons pas ce combat avec nos propres forces. Par la prière, la méditation de la Parole, nous avons à « évangéliser nos profondeurs », à laisser Jésus apaiser nos tempêtes, notre caractère, notre affectivité, les blessures de notre histoire personnelle... Seul lui, le «Maître intérieur», saura transformer notre volonté de puissance en soif de le servir et de servir notre communauté, seul lui nous ouvrira au bonheur d'être le « dernier »... Jésus place un enfant au milieu de ses disciples, un petit au centre du cercle de ceux qui rêvent d'être grands: geste fort et provocateur; expression d'un renversement des valeurs. La vraie grandeur est dans le service des petits: en eux, Dieu lui-même est accueilli. Oui, «les âmes des justes sont dans la main de DieuLa vraie Sagesse est dans la fidélité de sa parole…», (l’auteur du livre de la Sagesse, 1ere lecture).

                    Bon dimanche à toutes et tous!

                                                                 P. Didier A. Kaba, Curé

10 septembre 2021

« Qui dites-vous que je suis ? »

Frères et sœurs!

En guérissant le sourd muet le dimanche passé (Cet homme représentait tout un peuple pratiquement fermé à la Parole de Dieu) et en nourrissant les foules, Jésus s’attire l’incompréhension des pharisiens qui, un jour, le mettront à mort. Jésus d’ailleurs, annonce déjà sa Passion à ses disciples. Mais les lectures de ce dimanche sont unifiées aussi autour du thème du « serviteur » : le Serviteur décrit par le prophète Isaïe (1ére lect.) préfigure le comportement de Jésus  dans l’évangile; saint Jacques (2ème lect.) en dressant radicalement le portrait du chrétien, nous rappelle qu’il nous faut être au service de nos frères et nos sœurs, au service de l’Évangile. Puisse l’eucharistie de ce dimanche nous aider à reconnaitre et à nous attacher à ce Jésus qui nous interpelle.

Il me semble, le débat est facile à imaginer, et sans doute rejoint-il d’une certaine manière nos propres débats, nos propres questions, notre propre recherche. « Et vous, que dites-vous? Pour vous, qui suis-je ? » Brève et surprenante, la réponse ne se fait pas attendre. Pierre prend la parole, et sa parole est profession de foi. Saint Pierre (1e pape de l’Église) identifie Jésus. Il reconnaît en lui bien plus que l'homme de Galilée.  Mais il ne réalise sans doute pas pour autant toute la portée et toute la signification des mots qui sont les siens. Comme les autres Juifs, Pierre attend un Messie Terrestre, fort et puissant, un Sauveur qui viendra redonner à Israël sa gloire d’autrefois et le libérer des Romains. Jésus par contre leur révèle qui, il est (un Messie Souffrant), et quel est le chemin qu'il va, avec eux, parcourir. Un chemin inacceptable pour Pierre. Un chemin qui passe par la croix. Par la vie donnée. Il ne s'agit plus désormais de suivre Jésus par habitude, mais parce qu'il est celui par qui est donné le salut. Aujourd'hui encore, marcher avec Jésus demande d'entendre dans notre vie la même question : pour toi, qui suis-je ? Y répondre c'est avancer sur le chemin de la foi, sur le chemin du don de soi, sur le chemin de la rencontre avec le Christ.  Eh bien, qui veut suivre Jésus doit porter sa croix. Chaque jour ! Tous les jours ! Une manière de dire la fidélité nécessaire, le refus de la sécurité à tout prix, la dépossession de soi pour laisser toute la place à Dieu et aux autres.

Excellent dimanche à toutes et tous !                                                                           

  P. Didier A. Kaba, Curé                                                         

3 Septembre

Effata : Ouvre-toi !

En ces temps de rentrée scolaire et de reprise de nos activités, le Seigneur nous invite à faire du neuf dans nos vies...  Avec les cartables cirés, les garde-robes renouvelées, tout sent le neuf... Et pour que la nouveauté soit complète, Jésus nous redit comme jadis au sourd‑muet : « Effata », qui veut dire « Ouvre‑toi ». « Ouvre-toi » dit Jésus à chacun de nous: ouvre-toi à la communauté des Sœurs et Frères qui t'entourent...ouvre-toi à la parole de vie que tu vas entendre durant l’année...ouvre-toi à la nouveauté qui s'annonce...ouvre-toi à la Bonne Nouvelle qui peut t'atteindre...Que le Dieu de miséricorde nous désencombre de tout ce qui fait obstacle à son message…..

Certes, Dieu nous déplace, il nous fait grandir et devenir. Il bouscule nécessairement notre vision figée et sans espoir des choses, des événements les plus difficiles et les plus douloureux de notre vie (la pandémie de Covid-19), de notre personnalité et du rapport plus ou moins juste que nous entretenons avec ceux qui nous entourent. Dieu sauve jusque dans son « Saint Nom » et ce, sans se lasser ! Le Seigneur nous emmène avec lui. Il ouvre tous les passages vers un avenir pour chacun. Entendrons-nous la Parole qui sauve ? « Effata ! - Ouvre-toi ! »

Ouvre-toi, sors du tombeau du silence et laisse-toi inviter sur les routes de ce monde. Il y a tellement de larmes à essuyer, de plaies à soigner. Il y a tellement à faire pour construire une communauté où les hommes et les femmes se parlent; il y a tellement à faire pour construire une terre Où les hommes et les femmes se respectent. Il y a tellement à  faire pour apprendre à chacun à vivre debout et en enfant de Dieu. Ouvre-toi, ma chère sœur, mon cher frère, sors du tombeau du silence. Il y a tellement de pierres à poser pour bâtir une Église fraternelle et dignement chrétienne du partage. Il y a tellement à faire pour dire aux autres en ce temps difficile que Dieu marche à nos côtés, pour montrer à tous le vrai visage de Dieu, visage rempli d’amour et de tendresse. Ouvre-toi, ne reste pas enfermé sur tes soucis personnels, ni sur tes relations habituelles, ni sur ton milieu social ! Ouvre-toi ! En famille, entre conjoints, ouvrez-vous davantage l'un à l'autre.   L’audace bienveillante du Seigneur restaure nos capacités relationnelles, comme le cas du sourd-muet (ses oreilles s’ouvrent et sa langue se délie) de l’Évangile. La fraternité authentique ne connaît pas de frontières. Elle rompt toute barrière, passe toute peur, tout simplement par humanité. Alors, ouvre-toi, sors de ton tombeau du silence, de l’oubli et de l’indifférence… tout reste à faire.                               

    Bon dimanche à toutes et à tous !

                                                                      P. Didier A. Kaba, Curé

 

27 août 2021

« Ce peuple m’honore des lèvres, mais son cœur est loin de moi ! »

Frères et sœurs, la fidélité sans amour, ce n'est pas une vraie fidélité, ce n'est pas une fidélité vivante. La foi sans le cœur, c'est le légalisme, c'est un faux semblant. Chacun vaut devant Dieu ce que vaut son cœur. Mais aimer sans mettre sa vie en accord avec son COEUR, ce n'est pas non plus aimer vraiment...A propos d’un incident banal de mains non lavées par ses disciples, Jésus enseigne que Dieu ne saurait tolérer une pratique extérieure de la religion qui n’exprimerait pas une attitude intérieure vraie faite d’adoration pour Dieu et d’amour sincère pour un frère ou une sœur….

          Certes, la tradition s’enracine dans le passé. Elle nous invite à vivre un présent, mais elle nous invite aussi à risquer un avenir qui appartient à Dieu. Voilà pourquoi, le Seigneur se fait proche de nous,  il nous parle au cœur en semant sa parole de vie. Laissons-nous toucher par sa parole à l'intime de notre cœur. « Elle est capable de nous sauver.» A la question, « Pourquoi tes disciples ne suivent-ils pas la tradition des anciens ? » Jésus nous invite à la vraie religion : « la brisure du cœur.»  Sur ce fond, le Christ n’a rien contre les rites de purifications des juifs ; il ne remet pas en cause la tradition reçue des pères… Jésus demande «simplement» que le cœur et les actes s’accordent. Rien de pire que de respecter à la lettre les observances religieuses et de vivre comme si la foi ne changeait pas la vie!

Voilà une affirmation revigorante en ce temps de rentrée que nous pouvons traduire en question : « Je me dis croyant, disciple du Christ ; mais, concrètement, quelles conséquences cela a-t-il sur mes choix de vie, sur mes priorités familiales, conjugales, ecclésiales, sur mon rapport à l’argent, au pouvoir, à l’ambition ?» Mes bien-aimés dans le Seigneur, C’est dans le cœur que se vit la rencontre avec notre Dieu, car « s’approcher de Lui, c’est risquer son cœur » (Jr 30, 21). C’est là aussi que Dieu agit en l’homme, puisque Son amour y « a été répandu par l’Esprit Saint » (Rm 5,5). Si donc Jésus nous rappelle que notre cœur a besoin d’un renouveau, c’est qu’une partie blessée de nous-même génère encore des pensées destructrices pour nous et pour autrui : « envie, orgueil, démesure… » Le reconnaître, et prendre acte de notre incapacité à y remédier par nos seules forces, n’est pas se complaire dans une culpabilité morbide, mais initier un chemin pascal et vivre ce que les anciens appelaient la « brisure du cœur ». Une expérience qui nous livre à la puissance transformante de l’Esprit de Dieu. Car le désir de Dieu est bien de purifier notre cœur pour en faire « ce palais où Il viendra se reposer» (saint Macaire). Cette ouverture à Dieu et à nos frères et sœurs clarifie le regard et pacifie le cœur. Elle puise son audace et son assurance tranquille en Jésus Christ, notre paix. Ainsi, notre cœur ne sera point loin du Seigneur. Au seuil de toute eucharistie, approcherons-nous du Christ pour apprendre comment aimer en vérité. Soyez rassurés de mes prières!

Excellent Week-end tout doux à toutes et tous !

                                                     P. Didier A. KABA, Curé

20 août 2021

Faire un Choix, c’est vivre pleinement notre foi en Jésus

On ne peut vivre sans choisir, qu'il s'agisse des petits détails de notre vie quotidienne ou des décisions importantes qui vont infléchir le cours de notre existence. Après l’Assomption de la Vierge Marie (dimanche passé), les textes de ce dimanche évoquent un choix essentiel: la fidélité à Dieu. En ce dimanche nous répondons à la question dramatique et décisive de Jésus: « Voulez-vous partir vous aussi ? » Chacun de nous l'a sans doute entendue à un moment ou l'autre de sa vie, cette question : « Veux tu partir toi aussi? »  La crise de l'Église, les difficultés de l'existence, la crise sanitaire, nos épreuves si lourdes parfois, sont là. Et le Seigneur  veut se rassurer et  nous demande: « Veux tu partir? Veux tu continuer à me suivre, à croire en moi? » Notre réponse  vacillante peut être : notre engagement (renouveler et nourrir notre foi). Jésus nous place face à ce choix décisif, comme ce fut déjà le cas pour les tribus d’Israël avec Josué (1er lect.). Croise, c’est choisir. Chacun doit pouvoir se déterminer librement dans ses gestes et dans ses paroles. Dans ce contexte, l’exhortation de Josué que prend un relief tout à fait particulier. Le successeur de Moïse y interpelle toutes les tribus d’Israël en ces termes : « Choisissez qui vous voulez servir », le Dieu véritable ou des idoles ! Josué invite le peuple de Dieu à une libre décision et celle-ci consiste à choisir l’autorité sous laquelle il veut agir et vivre. L’exercice de sa liberté implique nécessairement une fidélité à la décision prise et par là même, pour Israël et pour nous aujourd’hui qui voulons servir le Seigneur, une renonciation à toute forme d’idolâtrie, une persévérance dans l’obéissance à Dieu.  Choisir, c’est obéir.

 De fait, il n’est personne qui ne soit sans maître, personne qui ne soit sans dieu. Petit ou puissant, on obéit toujours à quelqu’un ou à quelque chose. Un leader, une idée, une idole, un dieu sont autant d’autorités auxquelles un homme, une femme ou un peuple peuvent se soumettre. Il convient dès lors de choisir avec soin à qui l’on fait allégeance. Suivre le Christ, c’est choisir d’obéir à une parole puissante, parfois choquante. Elle oblige à des déplacements considérables car elle conduit à la vie éternelle, c’est-à-dire à la connaissance du Dieu vivant et vrai qui libère l’homme de ses entraves. Ce chemin de libération ne va pas sans peine. Voulez-vous le parcourir ? Ils sont nombreux ceux qui préfèrent un autre chemin. Et vous ? «Voulez-vous partir, vous aussi ? », demande-t-il. La question de Jésus reste d’actualité et nous contamine tous. Oui, chers frères, chères sœurs, nous sommes à la jonction du mystère où se croisent l’amour inconditionnel de Dieu et notre propre liberté (liberté humaine).  Alors! Le choix est simple, vers qui d’autre pourrions-nous aller si ce n’est vers celui qui a les paroles de la vie éternelle.  Goûtez et voyez comme est bon le Seigneur… (Ps. 33)

 Rendons grâce à Dieu …  Je vous porte dans mes humbles prières!

P. Didier A. KABA, Curé

Kinshasa - RDC

 

1 août 2021

Frères et sœurs, avons-nous le désir de Dieu ?

Voilà la question qui va nous être posée par les textes de ce dimanche. Au-delà de la satisfaction de nos besoins vitaux, mais aussi de tous les besoins suscités par notre société, avons-nous laisser dans nos cœurs un espace pour que Dieu nous donne sa vie? Dieu ne s'impose pas à l'homme repu, mais se propose à celui qui a faim de lui.

          Sans doute, ces hommes et ces femmes qui poursuivent Jésus ont-ils compris, au lendemain de la multiplication des pains, que Jésus pouvait les nourrir à bon compte. Cette foule a encore en bouche le goût du pain et de la satiété. Rompre le pain, partager le pain sont des gestes qui nous sont naturels et quotidiens. Si le pain rassasie au point de nous être parfois suffisant, il nous faut, sans cesse et toujours, redécouvrir non seulement le goût du partage et le geste du pain rompu, mais aussi l’importance de l’amitié qui, curieusement, contribuent eux aussi à nous rassasier, et à combler la faim de ceux qui sont rassemblés à la même table. La foule qui suit Jésus est invitée à un cheminement du même ordre. Il lui faut faire du chemin pour découvrir et comprendre que le vrai « pain de Dieu, c’est celui qui descend du ciel » pour donner la vie au monde. Jésus se donne « pain vivant », et c’est bien cela qu’il cherche à faire comprendre à la foule. Il est un pain qui peut combler une faim d’amour, d’espérance, de vie. À ceux qui ont faim de vivre et soif d’aimer, il donne sa parole d’amour.

  Seul Jésus peut combler et rassasier. C’est ce pain-là qu’il nous faut chercher, c’est de ce pain qu’il nous faut avoir faim. « Celui qui vient à moi, n’aura plus jamais faim », dit Jésus, comme pour nous inviter à nous mettre en route, à prendre le chemin qui nous mène à lui. Ne nous laissons pas aveugler par les richesses éphémères, sachons désirer la vraie nourriture, don de vie éternelle.

Tous mes vœux de bonnes vacances vous accompagnent durant cette belle période.

             

 

18 Juillet 2021

« Les vacances, ce n'est pas visiter mais rencontrer... »

Frères et sœurs, en ce temps de vacances, le visage de nos assemblées change. Il y a ceux qui sont partis ailleurs", et ceux qui sont de passage. C'est pour nous l'occasion de comprendre que notre communion fraternelle englobe et dépasse les relations de famille, de voisinage, de proximité. Par contre, tout le monde n'a pas le privilège d'aller ailleurs, «à l'écart» pour se reposer, comme Jésus va inviter ses Apôtres qui reviennent de la mission. Ils sont fatigués, une fatigue qui touche le corps et l'âme; mais le plus important est ailleurs: tout apostolat doit se nourrir de la prière, de la parole de Dieu et des sacrements. Jésus les invite à se mettre à l'écart, à reprendre souffle. Malgré  « En débarquant, il vit une grande foule. Il fut saisi de pitié envers eux. »

Le Christ, berger messianique, se laisse toucher par cette foule « accablée », « égarée », en attente. Il renonce à l’objectif initial qu’il s’était fixé avec ses disciples, pour la nourrir de sa Parole et de son Pain (Mc 6, 34-44). Oui, après le temps de la dispersion, voici le temps du rassemblement, rassemblement communautaire mais aussi personnel, intime. Le Christ n’est pas en vacances, il est même un peu inquiet parce qu’il nous voit comme désœuvrés, sans ligne dans nos vies, sans vrai guide, et voilà qu’il se propose lui-même.

Son enseignement n’est d’ailleurs pas une énumération de choses à regarder, à étudier, à retenir comme on pourrait visiter un beau musée ou château des Ardennes, mais il est fait d’exemples simples de rencontres et d’actes qui changent la vie, et qui surtout, donnent envie de venir de partout pour le rencontrer. Les vacances, ce n’est pas visiter mais rencontrer…                           

                  Bonnes vacances d'été à toutes et tous!

                                                                                    

 

4 juillet 2021

Il s'étonna de leur manque de foi 

Frères et Soeurs dans le Christ, il n'est pas toujours facile de vivre en chrétien et de témoigner de notre foi. Il nous arrive d'être découragé devant le peu d'intérêt de nos contemporains pour la foi ou pour l'Église. L'Évangile de ce dimanche nous dira que Jésus lui-même a eu du mal à se faire entendre dans son village natal. Saint Marc nous invite à découvrir, « qui est jésus?» Quel est cet homme à qui est donnée une étonnante sagesse, des pouvoirs surprenants ? Jésus est un homme, un vrai, défini par son métier: c'est le charpentier du village. Et tout le monde connaît sa mère et sa famille. Un homme ordinaire, en somme. Mais un homme ordinaire peut il être le messager de Dieu? On aimerait plus de mystère et plus de luxe! Justement, ce Jésus de Nazareth enseigne comme personne n'a enseigné, et il se dit qu'il fait des miracles. Il n'est donc pas si ordinaire que ça. Et ses compatriotes pensent: s'il n'était pas de chez nous, comme nous croirions en lui! Nul n'est prophète en son pays! C'est toujours vrai: il est plus facile de témoigner loin de chez soi que dans sa propre communauté ! Les gens de Nazareth ont pourtant posé la bonne question: d'où cela lui vient il? Les miracles qu'il accomplit répondent clairement: il s'affirme maître de la vie et Dieu seul est maître de la vie. Cet homme ordinaire est le Fils de Dieu. Maître de la vie et vainqueur de la mort. Dans un monde de violence et de compétition, celui qui vient nous demander d'aimer nos ennemis ne peut être que rejeté. 

Mes Bien-aimé(es), La puissance de Dieu donne toute sa mesure dans la faiblesse, explique saint Paul car Dieu respecte l'homme et sa liberté. Dieu ne s'impose pas. Il se propose. Chaque fois qu’il donne ou se donne, les hommes sont mis à l'épreuve : allons-nous croire au don de Dieu ? Que nous soit accordée la grâce de le reconnaître, ce Dieu qui chemine à nos côtés. Comme lui, nous sommes invités à persévérer dans l'annonce du Royaume. Le Seigneur lui même nous confie cette mission et nous donne la force de l’accomplir. Que nous soit donnée la joie de l'entendre et de répondre à ses appels? 

Excellent dimanche à toutes et tous ! 


18 juin 2021

Le Seigneur est le maître des flots

Frères et sœurs, qui parmi nous n'a jamais connu des moments difficiles? Qui n'a jamais essuyé des tempêtes? Qui n'a jamais pris peur, quand tout s'écroulait autour de lui? Avec l'Evangile de la tempête sur le lac, nous n'aurons aucune peine à nous mettre à la place des disciples, tant leur expérience et la nôtre se ressemblent... Mais laissez-moi vous dire que, Jésus est là ! Incroyable cette scène ! Voici qu'un vent violent se lève comme il arrive assez souvent sur le lac de Tibériade vers le milieu de l'après-midi. Et Jésus, lui, dans la barque dangereusement chahutée, dort tranquillement.

Enfin, il se lève, imperturbable, comme grandi et nouveau. Plus fort que la tempête. Debout face à la fureur des flots. Comme au matin de Pâques quand il sortira du tombeau, rayonnant de douceur et de paix, après les affres de la passion et de la mort. Surgi d'un silence régénérateur, il impose le silence aux remous débridés, aux écumes bavantes. Vaincues désormais les puissances maléfiques qui habitent les entrailles des océans et se déchaînent pour déstabiliser et faire trembler l'univers. Jésus, la vie dressée contre le déferlement des forces de mort. Jésus, la paix offerte aux épileptiques de tous genres, aux agitateurs agités, aux possédés de passions incontrôlées, aux couples et familles qui se ruinent à coup d'incompréhensions, aux violents de tous les jours qui manient imprudemment les phrases assassines et les coups de gueule.

« Qui donc est-il pour que la mer et les vents lui obéissent ? » La réponse est si simple qu'elle étonnera toujours. Un mot, un seul : Amour. L'amour, vainqueur de toutes les tempêtes. Tournons-nous vers lui avec confiance, il apaise les tempêtes de nos vies, nous tirant de la détresse pour nous ouvrir un avenir. Confiance!

Bon dimanche à toutes et tous !
P. Didier A. Kaba, ptre


6 juin 2021

Tous remplis de l’Esprit Saint

Frères et sœurs, avec Jésus apparaissant à ses apôtres au soir de Pâques, je vous dis: LA PAIX SOIT AVEC VOUS...Oui, que la paix du Christ nous soit donnée en cette fête de la Pentecôte où nous célébrons l'anniversaire de la naissance de l'Église! Soyez tous les bienvenus: ensemble, célébrons la venue sur notre terre de cet Esprit divin qui donne forme et consistance à l'équipe des apôtres pour en faire les piliers fondateurs de l'Église. 

Il n'y a pas à s'étonner de découvrir deux récits forts différents de la Pentecôte.  L'un (Ac. 2,1-11) étant très imagé, spectaculaire et "miraculeux".  L'autre, (Jn. 15, 26-27 ; 16, 12-15) singulièrement discret.  Chez Jean, il n'y a ni bruit, ni flamme, ni coup de vent, ni rassemblement de gens stupéfaits, déconcertés, émerveillés.  Tout cela, parce qu'il y a bien des manières de raconter et de comprendre une expérience spirituelle.  Et quand il s'agit de parler de l'Esprit et de ses manifestations, comment s'exprimer autrement qu'en symboles? Mais les symboles sont lourds de sens et particulièrement révélateurs. L'Écriture nous apprend aussi que la langue est symbole de la parole.  Une parole qui brûle comme une torche ou des « langues de feu. » 

 Quant au souffle de la Sagesse, il évoque les espaces infinis, l'énergie créatrice, l'ampleur et l'audace des initiatives. C’est aujourd’hui que le Seigneur brise les liens de ses disciples. Il les envoie proclamer sa miséricorde. Un violent coup de vent balaye la peur. Comme chez les Apôtres, la flamme ardente de l’Esprit nous ouvre à Dieu et renouvelle constamment nos forces. C’est cet Esprit qui nous donne un élan pour nous permettre de profiter du vent de Dieu qui nous guide. Alors, nous avons la responsabilité de répondre aux défis actuels, de faire du neuf, de témoigner de l'Évangile dans les mots d'aujourd'hui. Ne nous mettons pas à l'abri de nos habitudes et de nos idées bien arrêtées. Au contraire, hissons nos voiles et laissons l'Esprit souffler. Qu'il nous donne le goût d'aller au loin, au plus intime de nos cœurs. Qu'il chasse les nuages noirs de la tempête. Qu'il enlève la poussière accumulée sur nos dos. Qu'il nous ouvre de nouveaux horizons d'avenir. N'est-il pas le Dieu des commencements et des recommencements? L’Esprit de vérité nous guidera vers la vérité tout entière…Laissons émerger dans chacun de nous le beau fruit de l’Esprit !

Bonne Fête à Tous et à toutes.
P. Didier A. Kaba, ptre

Précédent
Précédent

Annonces

Suivant
Suivant

Feuillet Paroissial